Dalila Ben Mbarek Msaddek : le jugement rendu contre Ayachi Zammel n'invalide pas sa candidature !    Le ministre des affaires étrangères à la conférence ministérielle de la Francophonie à Paris    Rapatriement des Tunisiens du Liban : Un premier groupe évacué via Amman    Naufrage à Djerba : Le bilan s'alourdit à 17 victimes    Météo : Pluies orageuses et vents violents attendus cette nuit sur plusieurs régions    Voici les 3 types de véhicules que tout tunisien à l'étranger peut importer    Le programme TACIR sélectionné pour bénéficier du Fonds International pour la diversité culturelle (FIDC) de l'UNESCO    Un expert : Les barrages tunisiens à leur plus bas, depuis plus de 3 décennies    L'OMS lance la lutte mondiale contre la dengue    Prix de l'or au 02 Octobre 2024 : Informations essentielles sur les prix de l'or en Euro, Dollar et Livre Sterling    Kasserine – Transport scolaire: Six nouveaux bus à la disposition des élèves dans les zones rurales (Déclaration)    COINNOV : Ouverture de la troisième session de candidature pour le Fonds dédié aux PME industrielles    Championnat du Monde de Taekwondo : Wafa Masghouni décroche l'or    Combats intenses à la frontière libano-israélienne : Le Hezbollah inflige de lourdes pertes à l'armée israélienne    Sud du Liban: Israël émet un nouvel ordre d'évacuation pour 25 villages    223 tunisiens rapatriés du Liban attendus cet après-midi à Tunis    Festival Vues sur les Arts du 16 au 20 octobre 2024 : l'événement qui conjugue cinéma et arts (Programme)    Présidentielle 2024 - Le PDL ne participera pas et ne reconnaitra pas la légitimité des résultats    Présidentielle : boycotter ou voter ?    Samsung Innovation Campus : un programme de formation en ligne en IA pour les jeunes Tunisiens    Présidentielle 2024 | Le silence électoral décrété jeudi à l'étranger et samedi en Tunisie    Les réserves en devises reculent, les recettes touristiques en hausse    Présidentielle 2024 | ... Celle de Zouhaïer Maghzaoui s'active à Béja    Transferts de la diaspora tunisienne: Près de 6 milliards de dinars en neuf mois    CSS : Refaire surface    CAB : Combattre l'inefficacité    ST : L'idée de se replacer    La Tunisie, un territoire d'opportunités pour les investisseurs saoudiens    Tunisie-Espagne : La Tunisie salue la position « honorable » de Madrid face à la cause palestinienne    D'ici la fin de l'année : Vaccination contre la rage de 420.000 chiens et chats    Pourquoi | Absence des enseignants…    Septembre: 210 signalements de problèmes liés à l'eau    Moncef Soudani : le Grand-Tunis compte le plus grand nombre de bâtiments menaçant ruine    397 blessés dans différents accidents en 24 heures    Attaque iranienne contre l'entité sioniste : Pezeshkian promet une réponse plus forte en cas de représailles    Attaque iranienne : Des dégâts à la base aérienne israélienne de Nevatim impactent la défense aérienne    «Symphonie au sommet» à Cap Angela : Un dimanche hors du temps !    Présidentielle : Toutes les manifestations sportives prévues du 4 au 7 octobre reportées    Réouverture des inscriptions en ligne pour tous les élèves    Suspension le 5 octobre des activités des établissements de la formation professionnelle    Pourquoi la journée compte 24 heures ? Explications …    L'artiste plasticien Tunisien Kamel Mili tire sa révérence    L'affaire qui fait trembler l'industrie: P. Diddy accusé d'agressions sexuelles par 120 victimes !    Bourse : hausse du résultat semestriel global des sociétés cotées de plus de 9%    Blue Wind Project présente, du 13 au 30 octobre 2024, «Créer, c'est résister à la honte d'être un homme», une exposition d'Omar Bey et Gladys Kalichini, dans le cadre de Jaou Tunis : Lumière sur les artistes de la diaspora    Mohamed Dhibi, photographe et réalisateur de «Rouh Ezzine», à La Presse : «Rouh Ezzine...», une métamorphose éclatante    Sfax : la Cité sportive renvoyée "sine die" faute de financements, point mort depuis 2021    Ultra Mirage El Djérid 2024: Un succès sportif et solidaire en partenariat avec Assurances BIAT    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



« Naziha » et « Chafefa » nous manquent
Publié dans Business News le 07 - 02 - 2024

Nous n'étions pas conscients de leur valeur et de leur présence quand elles étaient à nos côtés, à chaque rendez-vous électoral. C'est seulement quand elles sont parties qu'elles se sont mises à nous manquer terriblement. Les dames « Naziha » et « Chafefa » sont comme les amies proches de la famille qui sont là à tous les mariages, à donner un coup de main, à mettre l'ambiance lors des fêtes, à mettre tout le monde à l'aise, et elles étaient douées pour ça.

Lors des élections, en présence de « Naziha » et « Chafefa », il était impensable de contester les résultats ou de mettre en doute l'intégrité de l'instance chargée de veiller à ce que tout se passe bien. Il était également impensable que cette même instance se transforme en partie politique qui défend le pouvoir en place, explique ses projets et harcèle ses opposants. Quand « Naziha » et « Chafefa » étaient parmi nous, les Tunisiens se dirigeaient vers les urnes par millions et faisaient la queue pour pouvoir participer à la vie politique de leur pays. En ce temps-là, il y avait même un aspect ludique dans le fait d'aller voter et une fierté certaine dans le fait que notre pays nous donne la possibilité de choisir nos dirigeants. « Naziha » et « Chafefa » faisaient également partie de nos fiertés vis-à-vis des pays de notre voisinage qui ont longtemps souffert de l'inexistence d'élections ou de scrutins volés et manipulés, de bourrage d'urnes. Plus loin vers le sud les choses pouvaient évoluer en affrontements armés et même en guerre civile.
Heureusement que de tels scénarios sont très hautement improbables dans notre pays. Toutefois, il est clair que nous ne pouvons plus parler de « fête électorale », ni de toute cette effervescence qui entourait les élections. En l'absence des dames « Naziha » et « Chafefa » la course électorale n'intéresse plus personne. C'est même la participation à la vie publique qui s'en trouve menacée. Ingrats que nous sommes, certains n'hésitaient pas à se moquer de « Naziha » et « Chafefa » que nous prenions pour acquises. Les politiciens de tous bords n'hésitaient pas à vanter les mérites de ces dames et elles étaient évoquées à toutes les sauces, particulièrement pour soigner le complexe de légitimité de ceux qui nous ont gouvernés, en l'absence de réalisations substantielles à se mettre sous la dent. « Naziha » et « Chafefa » nous permettaient, journalistes, opinion publique, associations, observateurs, de questionner le processus électoral et de pointer ses défaillances, somme toute minimes.

Quand nous allions voter, du temps de « Naziha » et « Chafefa », nous étions conscients des enjeux du vote, nous comprenions les mécanismes même s'il y avait une certaine complexité dans les détails des plus forts restes et autres subtilités. L'offre politique, au moment du vote, était claire et distinguée entre démocrates, islamistes, ancien régime, gauche et autres factions. Il est vrai que nous nous faisions arnaquer après le vote, quand ceux qui s'insultaient durant la campagne se trouvaient ensuite alliés au pouvoir dans le but de partager le butin. Mais au moment de voter, nous savions ce que nous faisions et chacun pouvait exprimer librement son opinion. Nous étions impliqués –parfois trop- dans la chose publique car nous suivions assidument l'actualité du pays, nous assistions à des débats entre les différents protagonistes, les médias étaient libres d'aborder toutes les questions et de « mettre en scène » la vie politique. A un moment donné, il était devenu acquis que les candidats à la présidentielle, particulièrement, soient soumis à l'exercice périlleux du débat télévisé, à l'instar des grandes démocraties. Aujourd'hui, rien de ce que nous pensions acquis du temps de « Naziha » et « Chafefa » n'est garanti.

Malgré nos moqueries, malgré notre suffisance et notre ingratitude, « Naziha » et « Chafefa » sont restées à nos côtés un bon bout de temps. Mais ça ne pouvait pas durer éternellement, puisque nous les avons négligées. Aujourd'hui encore, certains évoquent leur doux souvenir même si les élections sont très loin de déplacer les foules d'il y a quelques années. Mais nous savons tous que le peps de « Naziha » et « Chafefa » est parti avec elles ainsi que le bonheur qu'elles nous apportaient. Mais, de toute façon, il n'y a pas lieu d'être si heureux quand on sait que le mariage est arrangé.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.