Je consulte rarement le facebook tellement il me parait, quelquefois, ouvert aux bassesses et insultes les plus immondes… Cette fois, c'est sur insistance d'une amie que j'ouvre le facebook et que je tombe sur une communication magistrale d'Amor Guedamsi attaquant férocement le centre d'art art vivant de Tunis et sa gestion par Sana Tamzini. Qu'y- a t- il de si nouveau ou de si urgent pour que Amor Guedemsi soulève ce problème aujourd'hui et de cette façon si agressive? Il me semble que toutes les structures de gestion des arts plastiques connaissent le même problème de statut, de fonction, de gestion !!! Pourquoi alors soulever seulement le problème du Centre National d'Art Vivant de Tunis plus particulièrement? L'objectif consiste- t -il à isoler ce problème pour circonscrire le mal et l'éliminer s'il y a lieu? L'objectif serait t-il en définitive d'éliminer la directrice du centre? L'intervention de Amor Guedamsi semble vouloir atteindre ce but en chargeant cette dernière de tous les maux que vivent les arts plastiques et leurs structures au sein du ministère de la culture et de la société en Tunisie. J'aurais personnellement apprécié que l'on évalue sérieusement, objectivement et globalement la réalité des institutions culturelles s'occupant des arts plastiques comme la direction des arts plastiques, le fonds national des arts plastiques de Ksar Essaid, le futur musée d'art moderne et contemporain, le centre national d'art vivant de Tunis, le Centre National de la céramique artistique Sidi Kacem, le centre national d art vivant de Radès, toutes les maisons de culture de Tunisie. Et enfin, la fameuse commission nationale d'acquisition des œuvres d'art. Seule parmi ces institutions, la commission d'acquisition possède un statut d'ailleurs pratiquement caduc. Les autres institutions n'en possèdent pas et ce n'est pas non plus la faute de Sana Tamzini. La structuration du secteur des arts plastiques est du ressort de l'Etat d'abord, des artistes, de la société civile et de tous ceux qui ont quelque chose à dire à ce niveau. Ce travail en principe collectif n'a pas été réalisé. Il intéresse l'INP, L'ANEP et toutes les institutions d'arts plastiques, les instituts d'art, les galeries, les marchands d'art, les associations d'artistes, la critique d'art et la société civile. Tout cet ensemble devrait réfléchir à la manière d'organiser les institutions d'art plastique d'un point de vue intrinsèque mais aussi dans leur rapport avec les autres structures. Ce travail est très complexe et doit être conçu par toutes les composantes citées plus haut et il me semble que ce travail ne peut être réalisé par une seule personne. En fait, au lieu de poser les vrais problèmes du secteur, Amor Guedamsi cherche une victime pour la charger de tous les maux dont souffrent les institutions d'art dans notre pays. Je constate que sous couvert d'établir un historique du CNAV, Amor Guedamsi essaye très vaguement de réaliser (une remontée) historique fondée sur une lecture de l'apport des trois responsables qui ont eu a gérer le CNAV et de trouver les spécificités de chacune de leur gestion et de déterminer des périodes de gestion sans vouloir reconnaitre que le centre n'a jamais existé juridiquement. Amor Guedamsi revient, de façon anecdotique, à distinguer dans l'histoire du centre trois périodes dont évidemment dans la moins intéressante sous la direction de Sana Tamzini. Aucun principe ne guide cette approche et la détermination des périodes des gestions sauf peut être l'arbitraire et l'animosité de Amor envers la responsable actuelle du CNAV. Il semble aussi qu'une idéalisation artificielle de certains responsables accompagne cette lecture. Ali Louati, le premier de ces responsables ayant géré ce centre, a pu dans des conditions favorables, l'animer convenablement grâce à l'envergure importante de la collection importante d'œuvres d'art qu'il gérait. Il a bénéficié de moyens budgétaires importants et surtout d'un appui multiple : artistique, politique et autres mais qui n'ont pas pu sauver le projet du centre d'art vivant. Le cercle militaire a récupéré le local du centre sans autres formes de procès. La responsable qui semble avoir obtenu le plus de faveur de AG est madame Nariman Ben Romdhan. Selon Amor Guedamsi, cette responsable a pu réellement travailler et animer le centre grâce à son génie d'organisatrice d'exposition artistique. Si tel était le cas, beaucoup de personnes se posent la question de savoir pourquoi Amor Guedamsi n'a jamais fait d'éloges écrits ou oraux de l'action de NBR. En outre il a participé activement à la faire dégager en 2012 de son poste à la rue Azdrubal en compagnie de Brahim Azabi, de Houcine Tlili, de Ben Masoud et même de Mongi Maatoug et d'autres encore. Regrette t-il déjà son geste ? Ou est t- il en train de tourner casaque? Et pourtant, Amor Guedamsia été au courant, comme tous les autres artistes, des problèmes rencontrés par madame ABR. Surtout par rapport à son procès qui lui a été intenté pour plagia par un chercheur tunisien à Paris. AG a été également au courant des opérations abusives d'achat de certaines œuvres au profit exclusif de deux galeries de la banlieue nord de Tunis. AG été également au courant de quelques opérations de malversation, de disparition d'œuvres de Ksar-said, de faux et d'autres turpitudes. La justice n'a pas encore dit son dernier mot, les artistes attendent impatiemment sa réaction. Amor Guedamsi été au courant de tout cela et pourtant, il procède aujourd'hui à une autre lecture de la gestion de madame NBR. Nous comprenons ce revirement, tout le monde a le droit de changer d'avis. Pour Amor Guedamsi, l'essentiel est de charger Sana Tamzini oubliant qu'elle est une artiste, une activiste de la culture qu'il doit défendre en tant que syndicaliste et non pas la poursuivre comme ont été poursuivis du temps de Narimane beaucoup d'artistes de l'époque qui étaient marginalisés, réprimés et spoliés par le service des arts plastiques. Que AG idéalise le travail de NBR aujourd'hui, c'est son affaire, quoique cette nouvelle attitude n'as jamais été défendue par Amor Guedamsi, ni dans les colonnes de son journal ni ailleurs, ni avant le 14 janvier ni après. Je suis particulièrement sidéré de constater sa mauvaise foi, lui qui se présente à nous comme un leader syndicaliste, un ami des artistes, un véritable démocrate voire un grand révolutionnaire anti RCD etc … Est-ce ainsi qu'un syndicaliste défend ses adhérents, crée la dissension, affaiblit le rang des artistes à un moment où ils ont besoin de tant d'homogénéité et d'unité d'action. Le texte invective de Amor Guedamsi ne vise qu'à anéantir le travail, la compétence et l'engagement de Sana Tamzini en faveur de la liberté d'expression de l art, de la vie de notre pays surtout par les temps qui courent. Nous ne savons pas ce que cache cette attitude de Amor Guedamsi, peut être veut-il lancer une « entourloupette » d'un nouveau genre impliquant les amis de madame NBR afin qu'ils récupèrent leur position au niveau du marché de l'art en Tunisie. Peut être que Sana Tamzini gêne cette perspective? Nous espérons que certains hauts responsables de la culture refusent d'entrer dans ce sale jeu . Je ne voudrais pas consacrer davantage de temps et d'énergie à cette affaire! Je n'ai pris la parole que parce que j'ai toujours refusé l'injustice et surtout celle que pourrait subir Sana Tamzini du fait des dénonciations irresponsables de notre fameux syndicaliste. Sana Tamzini est après tout connue par tous les artistes en Tunisie comme une militante intrépide de l'art dans notre pays. Enseignante de design, elle s'est investie réellement dans la recherche d'art contemporain dans le monde (Corée du sud, Espagne, France, Canada, Italie, Algérie, Turquie …) ainsi que dans son propre pays. Elle a sillonné du sud au nord notre pays de Tataouine, à Chenini, à Djerba, à Matmata, à Kairouan, à Takrouna, à Sbeitla, à la région nord ouest et ailleurs. Elle est une résistante à toutes les formes d'arbitraire et d'iconoclaste ( le scandale d'El Abdellia); elle a été condamnée à mort par les extrémistes religieux et leurs alliés. Deux fetouas la condamnant à mort ont été prononcées à son encontre. Prouvant ainsi qu'elle n'a jamais fait de concessions aux ennemis de la liberté. Elle a monté des évènements artistiques qui jalonnent la lutte des femmes pour la liberté d'expression et pour la liberté tout court. C'est pour cela et pour d'autres raisons que tous ceux qui l'on approchée, lui rendent à l'occasion de cette attaque, l'hommage qui lui est dû. Cet hommage est rendu en fait à toutes les femmes de notre pays et à celles qui résistent par le pinceau, la plume, le son, la parole et le corps à ce chaos anti culturel et anti humaniste qu'on veut installer dans notre pays. Je demande à tous ceux qui n'acceptent pas ces procès d'intention, ces procédés arbitraires, ces cris de haine et de lapidation de la liberté, de réagir en exprimant calmement leur solidarité avec Sana Tamzini, artiste et femme libre de notre pays.