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La liberté de presse en question
Ici-Bas
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 05 - 2013


Par Abdelhamid Gmati
Le journalisme est le pire emploi à exercer en 2013. C'est ce qui ressort du rapport annuel du site spécialisé Careercast qui classe 200 métiers. Un certain nombre de critères ont été retenus pour cette étude dont en particulier : le salaire, l'effort physique, le stress, l'environnement de travail et les perspectives d'embauche. Il n'y a pas si longtemps, être journaliste correspondait pour beaucoup à exercer un métier de rêve et pas seulement parce qu'on avait l'ambition d'appartenir au 4e pouvoir, si essentiel pour une démocratie. Mais avec le temps, les progrès technologiques, la prolifération des sources d'information, le développement de l'audiovisuel, le changement d'habitude des consommateurs, la concurrence ont changé la donne.
En Tunisie, la situation du journaliste n'a fait que se dégrader. Le salaire, au début attrayant, n'a pas suivi l'évolution socioéconomique et reste bas: équivalent à une fois et demie le Smig (au mieux) pour un débutant, il atteint 3 fois et demie le Smig (au mieux) en fin de carrière. Hier comme aujourd'hui, le journaliste est toujours mobilisé et est astreint à toutes sortes d'efforts physiques, tous les jours de l'année, jours fériés compris, et n'a pas d'horaires de travail fixes : c'est l'actualité qui détermine les heures de travail. Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il fasse froid ou chaud, dans un bureau ou en campagne, il faut être présent. Un journaliste culturel, par exemple, devra suivre les manifestations culturelles qui se déroulent essentiellement en soirée et effectuer ses contacts avec les artistes durant la journée, en plus du temps requis pour rédiger son article. Idem pour les autres secteurs ; citons un exemple : lorsque le leader palestinien, feu Yasser Arafat, devait venir à Tunis (l'information était toujours confidentielle), on ne connaissait jamais à l'avance l'heure de son arrivée (mesure de sécurité) ; mais le journaliste et le photographe désignés pour la couverture de l'événement devaient être à l'aéroport à partir de 20h00 et attendre, parfois jusqu'après minuit. Ils devaient ensuite se rendre au journal pour la rédaction du reportage et le développement des photos. Cela s'accompagnait d'un degré de stress élevé et permanant. Inutile non plus de s'étendre sur les conditions de travail, loin d'être propices. Inutile non plus de s'étendre sur les possibilités d'embauche fortement hypothétiques, notamment pour les jeunes diplômés, plusieurs nouveaux médias préfèrent embaucher des non-diplômés pour des salaires de misère. Et bien entendu, les perspectives d'avenir sont si restreintes que plusieurs journalistes de talent ont préféré abandonner la profession pour d'autres métiers. Cette situation prévaut pour tous les journalistes qui exercent dans les journaux (quotidiens, hebdomadaires, périodiques, etc.), les télés, les radios ou la presse électronique. La révolution n'a pas amélioré les choses et la prolifération de nouveaux médias n'a pas particulièrement profité aux professionnels. Et c'est surtout l'environnement de travail qui inquiète.
Du temps de la dictature, les journalistes subissaient toutes sortes de pressions et d'exactions : la liberté de presse et d'expression n'existait pas. Après le 14 janvier 2011, tout le monde a respiré : on pouvait jouir de cette liberté et dire, parler, écrire, chanter...Selon un récent sondage, 67% des Tunisiens sont satisfaits du rendement des médias tunisiens. Mais cette liberté est fortement menacée. On sait toutes les pressions, les nominations arbitraires, les agressions physiques et verbales dont ont été victimes les journalistes et les médias ces derniers temps. Pire : des articles de la Constitution et des textes de lois menacent cette liberté d'expression. Tous les gouvernants, y compris le bureau de l'ANC, n'admettent pas les avis contraires et les critiques et multiplient les menaces. Le petit parti CPR, allié des islamistes, a présenté un projet de loi liberticide qui pénalise par une peine d'emprisonnement de 6 mois toute personne ou journaliste qui critiquerait un responsable politique. Les professionnels alliés à une large et importante coalition civile se sont mobilisés pour défendre cette liberté d'expression et ont convenu d'entreprendre une série d'actions visant à sensibiliser et à mobiliser l'opinion publique. Cela coïncide avec la Journée mondiale de la liberté de la presse qui aura lieu demain avec la participation d'un grand nombre de personnalités tunisiennes et étrangères et aura pour objectifs la promotion de la liberté d'expression dans les médias et, en particulier, la nécessité d'un cadre légal pour garantir la liberté de la presse, pour protéger les journalistes et assurer leur sécurité, et la déontologie journalistique.
Le titre de cette journée sera «Parler sans crainte».


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