Sans la liberté d'expression et l'indépendance des médias, peut-on parler de processus démocratique ? La réponse est une : NON ! Elle fait l'unanimité de tout le monde, en discours du moins. La pratique montre plusieurs défaillances. Le sit-in de mercredi 1er février 2012 administre la preuve que le secteur de l'information passe par des moments difficiles et que la liberté de la presse est gravement menacée. Dans le but d'être pris au sérieux, plusieurs organisateurs se sont mobilisés. Ils ont réalisé une première du genre en unissant leurs signatures dans une déclaration commune. Il n'est pas courant en effet, de voir ensemble le Syndicat tunisien des chefs d'entreprises de presse et le Syndicat national des journalistes tunisiens. Les acteurs entendent défendre avec toute l'énergie dont ils sont capables, un métier noble, mais contesté par ceux que la clarté, l'objectivité et la transparence dérangent. Le quatrième pouvoir a pour mission d'éclairer l'opinion publique. Les entraves qu'il rencontre sont le fait de manœuvres visant à discréditer les journalistes et à les intimider. L'indépendance de la presse et la liberté d'expression ont pour ennemis communs la dictature, le fascisme, l'obscurantisme, l'extrémisme et tous ceux qui ont quelque chose à cacher. Les agressions verbales et physiques répétées contre des consœurs et des confrères visent à les empêcher d'accomplir leur mission. Elles sont perpétrées par des obscurantistes. Ces derniers, adeptes de la pensée unique, sont à la fois les ennemis jurés de la démocratie et des libertés, toutes les libertés. Ils agissent impunément. Le gouvernement, et spécialement les leaders d'Ennahdha, est accusé de laxisme, voire de complicité, face aux agissements de ces individus. D'ailleurs, les journalistes sont systématiquement diabolisés par plusieurs membres du gouvernement Jebali. Ils seraient responsables des sit-in anarchiques, des sabotages et des grèves. Ils se trouveraient derrière toutes les manifestations hostiles au mouvement Ennahdha et à ses dirigeants. Bref, ils sont pointés du doigt, ce qui a donné libre cours aux énergumènes de porter atteint à l'intégrité physique des collègues. Au contraire, le journalisme est synonyme de clarté et de transparence. Il rayonne lorsque l'accès à l'information est aisé et que les services et départements ciblés par les consœurs et confrères coopèrent franchement. L'évolution du secteur ne dépend pas seulement des personnes qui y travaillent, mais aussi des dirigeants politiques, animés d'une volonté sincère de servir la Tunisie. Il est inutile de chercher des boucs émissaires. Il est plutôt demandé aux responsables des divers acteurs de la société. La Révolution qui a libéré les plumes, s'opposera aux détracteurs de tous bords.