«Quelle indépendance sans l'indépendance des médias?», c'est autour de ce thème que l'association «Femmes et leadership» a organisé hier à Tunis une conférence-débat. Une occasion pour se pencher, encore une fois, sur la situation actuelle, cerner les défaillances qui continuent à accabler le secteur et donner la parole aux professionnels. La conférence a ainsi réuni nombre de professionnels du secteur de l'information, notamment Kamel Laâbidi, Rachida Enneïfer, Olfa Riahi, Hamza Balloumi, Sana Farhat... Kamel Laâbidi a rappelé, à cette occasion, qu'aujourd'hui les professionnels de l'information sont appelés à faire face à de nombreux défis et à dépasser les tentatives d'intimidation menées à leur encontre depuis le 14 janvier 2011. Des tentatives qui viseraient à assujettir, encore une fois, un secteur clé sans lequel aucune démocratie ne peut s'accomplir. Il a, en outre, rappelé les actions réalisées par l'Inric pour accompagner les professionnels dans la quête de liberté et d'indépendance et a souligné que l'existence d'une telle instance indépendante est importante pour réussir une réforme réelle du secteur de l'information et garantir aux journalistes les conditions optimales pour bien mener leur travail. Rachida Enneïfer a souligné, pour sa part, que si les médias peuvent, aujourd'hui, se targuer d'avoir accédé à la liberté en se débarrassant des chaînes qui les accablaient, la partie n'est pas encore complètement gagnée, car, précise-t-elle, il ne suffit pas de libérer l'information mais de garantir que ce fait soit durable et irréversible. La question qui se pose, aujourd'hui, note-t-elle, serait de savoir comment atteindre le point de non retour en matière de liberté d'information. Un objectif qui ne peut être atteint, relève-t-elle, encore, que si deux conditions sont simultanément satisfaites, à savoir passer de la liberté d'information au droit à la liberté d'information, d'une part, et assurer, d'autre part, le démantèlement du système préétabli qui continue, selon elle, à intervenir dans l'information. Elle ajoute, dans ce même ordre d'idées, que le droit à l'accès équitable à l'information est aussi très important pour assurer la transparence.