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Kenizé Mourad au Palais Nejma Ezzahra à Sidi Bou Said : «Le Parfum de notre Terre» ou le roman boycotté
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 04 - 2024

Quand il s'agit d'un livre qui rapporte les témoignages d'une population palestinienne qui subit les horreurs d'une occupation orchestrée avec la chute de l'empire ottoman, les médias occidentaux, sous le joug du sionisme, optent systématiquement pour la censure.
Dans le cadre de ses rencontres littéraires, le Lyceum Club de Carthage a accueilli ce samedi, au somptueux palais Nejma Ezzahra à Sidi Bou Saïd, la romancière et journaliste franco-turque d'origine turco-indienne, Kenizé Mourad. Au programme, un débat dédié à son livre «Le Parfum de notre Terre» publié en 2003, et à la chute de l'empire ottoman, mais la romancière, en visite à Tunis et sous le choc des actes abominables commis récemment mois par l'entité sioniste, préfère consacrer la grande partie de son intervention à Gaza pour rappeler que «quelque chose qui défie toute l'humanité» est en train de se passer sous le regard d'un Occident complice.
En présence notamment d'historiennes, de femmes de culture et de l'ambassadeur de Palestine à Tunis ainsi que l'ambassadrice de France, la romancière nous a replongés, à travers la lecture de quelques extraits de son ouvrage, au cœur d'un conflit jamais résolu et qui prend aujourd'hui une tournure encore plus dramatique.
Un ouvrage boycotté par les médias occidentaux !
«On m'a invitée pour parler de mon livre et de la chute de l'empire ottoman, mais j'ai tenu à parler cette fois de Gaza parce qu'il se passe aujourd'hui quelque chose d'abominable ? Quelque chose qui défie toute l'humanité ? Hélas, il y a tellement de pays en Europe qui prennent la question avec désinvolture. Il faut dire que la presse en Europe est complètement infiltrée par le sionisme ce qui fait qu'elle ne rapporte pas ce qui se passe réellement», déclare la romancière à notre journal. D'ailleurs, son livre qui relate la dure réalité sur le terrain du non-respect des résolutions onusiennes par l'occupant a été boycotté par les médias, selon ses confirmations. Lors du débat, elle n'a pas manqué de pointer du doigt la censure exercée actuellement en France au niveau des organismes de presse à l'égard de ce qui se passe à Gaza à l'exception de deux journaux et la répression des manifestations de solidarité avec la Palestine dans des pays de l'UE. «J'ai écrit ce livre, il y a une vingtaine d'années, en pleine seconde intifada des Palestiniens. A cette époque, j'en avais assez de ce que racontaient les gens et de ce que racontait aussi la presse en général. Durant quatre mois je suis allée sur le terrain pour interviewer aussi bien les Palestiniens que les Israéliens. On a beaucoup écrit sur les Palestiniens mais on a rarement fait des livres qui leur donnent la parole. Je crois qu'ils ont pu donc s'exprimer à travers ce livre puisque je suis, des fois, restée longtemps avec des gens pour qu'ils puissent s'ouvrir à moi, ce qui a donné par conséquent une image beaucoup plus exacte et réelle du problème», nous confie Kenizé Mourad.
Mais que vaut le poids d'un livre devant le poids des bombes ? A cette question, la romancière nous répond que le livre demeure l'un des rares moyens en notre possession pour se battre contre les balles. Néanmoins, c'est toujours la tête qui commande la main et c'est, en fin de compte, l'esprit qui commande le fusil. Si les esprits changent un peu, le fusil se taira.
Des extraits émouvants
La lecture de quelques passages de son livre «Le Parfum de notre Terre» ne laisse personne dans la salle sans émotion. L'acharnement sans fin de l'occupant sioniste contre les Palestiniens est mis en avant par les témoignages rapportés par les Palestiniens chassés de leurs terres et de leurs maisons. Plus loin, la romancière dénonce le comportement inhumain des soldats israéliens qui dansent sur les cadavres des Palestiniens.
L'ambassadeur palestinien se reconnaît dans certains passages et extraits de ce livre divulgués par Kenizé Mourad. «J'ai moi-même subi en 1967 ces injustices qui dévoilent des tentatives d'éradication de l'identité palestinienne et je vis la même situation aujourd'hui». Par cet ouvrage, l'auteure a touché le fond du problème et la conscience humaine tout en dénonçant une stratégie coloniale et dominatrice visant à falsifier l'histoire du peuple palestinien, témoigne-t-il.
Intervenant dans le cadre de ce débat, l'ambassadrice de France (présente à titre amical, il faut bien le souligner) explique que notre humanité commune est en jeu et c'est cela qui doit nous guider pour éviter le risque de déshumanisation des deux camps. «Il faut sortir de cette logique destructrice et infernale». Elle rappelle à cet effet la position de son pays à l'égard de la situation qui prévaut à Gaza en particulier et le conflit israélo-palestinien en général. Une position qui s'est traduite par le vote en faveur de l'adhésion de la Palestine à l'ONU en tant que membre à part entière. Ceci est en conformité avec la position de la France favorable à la solution de deux Etats. Il faut un règlement de paix, juste et durable, a-t-elle enchaîné, tout en réfutant les accusations de restriction à la liberté de presse et de manifestation en France comme l'avait soulevé la romancière.
Kénizé Mourad est née à Paris, de père indien et de mère turque. Elle a fait des études de sociologie et de psychologie à la Sorbonne avant d'être journaliste. En 1970, elle rejoint l'équipe du Nouvel Observateur. Au début des années 80, elle quitte le journalisme et se consacre à l'écriture. Parmi ses œuvres, son best-seller «De la part de la princesse morte » (1987) qui raconte l'histoire de sa mère, la princesse Selma, petite-fille de sultan, «Le Jardin de Badalpour» (1998), "Les parfums de notre terre, (2003), «Dans la ville d'or et d'argent» (2012) et «Au pays des purs» (2018).


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