Tataouine : Des interventions d'urgence face aux dégâts des pluies intenses    MEMOIRE : Rim    Vient de paraître | Hamza de Mahdia...    Présidentielle : l'ISIE réagit aux publications sur les résultats à l'étranger et menace…    4 activistes dont Mondher Zenaidi sous le coup de mandats d'amener internationaux    Début du silence électoral    Kasserine : Bond de 20 000 tonnes pour la récolte d'olives cette saison    Développement de l'Intelligence Artificielle en Tunisie : Partenariats public-privé et coopération internationale    Manouba : ils voulaient écouler presque 7 tonnes d'olives et de dattes avariées    Hausse de 9,2% du trafic aérien dans les aéroports tunisiens    Naufrage à Djerba | Les recherches des disparus se poursuivent    Equipe nationale – Liste des joueurs convoqués pour la double confrontation contre les iles Comores : Retour de Mejbri et Ghram    Au fait du jour | Il faut la changer...    Le CAB s'incline devant le ST : Du pareil au même !    CONDOLEANCES    Météo : Temps partiellement nuageux et pluies attendues sur quelques régions    Pourquoi | L'art de compliquer les choses…    A propos du volet «Expositions» de la 7e édition de la Biennale d'art contemporain Jaou Tunis (9 oct. – 9 nov. 2024) : «Les voi(x)es de la résistance», des filaments d'espoir tissés par les arts    «Tlèbys» de Souheil Nachi à la Galerie Archivart du 12 octobre au 12 novembre 2024 : Réminiscences    Ali Baklouti: Parcours d'un mathématicien et d'un académicien de talent    Royaume-Uni : Les incidents de haine contre les musulmans atteignent des niveaux record    Trump à Israël : "Frappez les installations nucléaires iraniennes"    France – Nouvelle circulaire: Mélenchon appelle à « mettre des drapeaux palestiniens et libanais partout » dans les universités    Drame de Djerba : les cadavres de treize naufragés remis à leurs familles    Tunisie – Kairouan : 40 millions de DT pour la réhabilitation des bassins aghlabides et la mosquée Okba    Transition écologique et modes de vie: Planification ou marché?    Tunisie – La Garde nationale déjoue des opérations de contrebande d'une valeur de 256 mille dinars    Tunisie – Sfax : Des trafiquants de drogue ciblent les jeunes mineures devant les lycées    Tunisie: Ce dimanche, accès gratuit aux musées    Tahar Bekri: Le poète et les Maîtres de la poussière    Elections présidentielles à l'étranger : Une forte mobilisation des Tunisiens dès les premières heures de vote    Enactus Tunisia, Champion du Monde 2024 : La Jeunesse Tunisienne à l'Honneur !    Cap Bon: La production des olives est estimée à 62 mille tonnes [Déclaration]    Daily brief régional du 04 octobre 2024: 250 familles raccordées au réseau d'eau à Lafarek    Les Voi(x)es de la Résistance : Jaou Tunis, l'art comme rempart contre l'effacement    Hommage à Ouanès Khligène 'l'Ami du bonheur' à la cité de la culture de Tunis    Humanitaire : Des ONG appellent à accroître l'aide internationale    Michael Schumacher fait une apparition émouvante pour le mariage de sa fille    Site archéologique de Sbeitla : Mémoire vivante du passé    Détails du projet d'OPA sur les actions de Sits    Un drame a secoué la communauté tunisienne en Allemagne et sur l'île de Djerba    Michel Blanc, une icône du cinéma français, s'en va à 72 ans    Liban : rapatriement de 102 ressortissants tunisiens    Météo : Des pluies attendues, vendredi, dans plusieurs régions du pays    Championnat du Monde de Taekwondo : Wafa Masghouni décroche l'or    Présidentielle : Toutes les manifestations sportives prévues du 4 au 7 octobre reportées    Sfax : la Cité sportive renvoyée "sine die" faute de financements, point mort depuis 2021    Ultra Mirage El Djérid 2024: Un succès sportif et solidaire en partenariat avec Assurances BIAT    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La Tunisie est-elle encore dans la course ?
Publié dans WMC actualités le 03 - 09 - 2009

Certaines destinations concurrentes sont arrivées au tourisme golfique bien après nous. Aujourd'hui, elles s'y développent fort sérieusement tandis que nous peinons à mettre au point une stratégie efficace et porteuse. Le tourisme golfique tunisien est-il disqualifié pour autant? A en croire les avancées spectaculaires autour du Bassin méditerranéen, notamment en Turquie ou au Maroc, il faut croire que oui. Hélas !
Alors que le premier golf du pays date de 1924, ce n'est que vers les années 80 que l'on a assisté au décollement du secteur avec l'ouverture des parcours de golf de Djerba, Sousse et Hammamet. Aujourd'hui, le pays compte 10 parcours. Il est à noter que c'est entre 1987 et 2008 que 8 parcours de golf ont été créés. Le "Golf Club de Tozeur" a vu le jour en 2007. Celui du "The Residence Golf Club" a été inauguré en 2008.
La Tunisie golfique enregistre en moyenne annuelle 250.000 greenfees. Ces derniers représentent près de 70.000 golfeurs, soit 1,2% du marché européen destiné à l'export et représentant 2 millions de greens européens.
L'objectif de la destination dans les années à venir est d'atteindre 5% de parts de marché. Est-ce réalisable ? Quels sont les enjeux? Sommes-nous à même de répondre à ce défi? Le jeu en vaut-il la chandelle ? La Tunisie est-elle perçue comme une destination golfique ? A-t-elle des chances de le devenir un jour ?
Afin de répondre aux attentes d'un marché du tourisme golfique demandeur, la Tunisie organise ses réponses. Tout le monde s'accorde à dire qu'il est urgent de multiplier le parc golfique du pays par deux. C'est d'ailleurs, sur instructions du chef de l'Etat que l'impulsion a été donnée, il y a bientôt près de 3 ans.
Selon nos informations, «The Residene Golf club» envisage, à moyen terme, une extension. «Tunis Sports City» abritera un parcours ainsi qu'une académie golfique. Dans les alentours de Hammamet, on mentionne un 18 trou dans le cadre d'un projet de tourisme thermal avec un hôtel de charme dans les alentours du village de Jedidi.
Pour le groupe Bouslama (hôtel Nahrawess), les études sont ficelées et le début des travaux était imminent. Les groupes El Kateb (hôtels Aziza) et Bouchamaoui seraient aussi dans les strating-blocks. Concernant les rénovations et les extensions, le «Golf Yesmine Hammamet» entame dès novembre 2009 ses travaux. Le «Golf Citrus» en est au lancement des appels d'offres. A Djerba, l'organisateur du «Trophée Lacoste» vient de boucler son projet. Il intégrera une école de tennis. Du côté du «Palm Links Monastir», on entame extensions et rénovations.
Avec ses 350 jours d'ensoleillement par an et sa proximité de l'Europe, la Tunisie joue sur du velours sur un marché fortement demandeur. Bien que l'on s'accorde à dire que la Tunisie n'est en aucun cas une destination golfique, elle ambitionne d'enrichir son offre et de l'étayer. «Je suis très optimiste quant au développement du secteur et au rattrapage du retard, car nous avons tous les moyens de réussite : le climat, l'infrastructure hôtelière, la proximité des capitales européennes et la volonté politique», résume Nidhal Ben Guebila, Assistant Directeur du «The Residence Golf Club».
Même son de cloche du côté de Leith Khaled, Directeur Commercial du «Groupe El Kateb». Pour ce professionnel, le positionnement de la destination Tunisie est très clair. «Sur les 12 millions d'européens golfeurs, il y a 6 millions d'affilés qui ont un handicap de 28 et plus et qui représentent 50% de la cible. Ce sont ceux-là qui nous intéressent. Il faut construire des golfs et urgemment. Les parts de marché sont à prendre. Dans certains golfs très chargés, il y a des départs toutes les 8 minutes avec des mois entiers de temps d'attente pour les réservations. Les golfeurs novices sont exclus de beaucoup de parcours ; ils n'hésiteront pas à voyager pour progresser».
D'autant que le tourisme golfique représente aussi une des solutions envisageables pour sortir l'hôtellerie tunisienne d'une saisonnalité de plus en plus courte. «Le golf est une réponse à un meilleur taux de remplissage de nos hôtels. Il peut être considéré comme une option très sérieuse pour améliorer la rentabilité des hôtels», précise Mohamed Belajouza, président de la Fédération tunisiennes de l'hôtellerie.
En témoignent le taux de remplissage et les prix appliqués des hôtels qui ont été les premiers à miser sur le tourisme golfique. "Nous sommes à un taux de remplissage de l'ordre de 80%. Nos prix sont parmi les plus élevés du marché. Nous délogeons en plein basse saison, alors que les hôtels dans les alentours sont quasiment vides", résume Leith Khaled.
Du côté du groupe "Seabel Hotels", on est tout autant enthousiaste et explicite. "Depuis que nous avons introduit la clientèle golfique dans les hôtels du groupe, cela s'est fait ressentir sur notre taux de remplissage et sur nos prix. Mais, sachez que cela est une gageure pour les hôteliers. De nombreux golfs sont conventionnés, quand ils ne sont pas actionnaires, avec des hôtels particuliers. Il n'est pas facile de signer et s'appuyer sur les tours opérateurs spécialisés dans le tourisme golfique, sans de sérieux contrats d'exclusivité avec les établissements golfiques. L'arrivée de chaque nouveau golf sur le marché est un événement heureux. Il tire la destination vers le haut", souligne Anis Meghirbi, directeur commercial du groupe. Dynamique, le jeune homme fréquente régulièrement l'IGTM qui se déroule en Espagne. Ce salon est l'une des foires spécialisées la plus importante dédiée exclusivement au tourisme golfique.
Réputé pour être un bon client, le touriste-golfeur en vacances dépense entre 50 et 100% de plus qu'un touriste moyen. Consommateur de produits touristiques et hôteliers divers, le golfeur est un bon client, d'où le souci des destinations touristiques de développer ce secteur. D'ailleurs, les destinations commencent à se livrer à une guerre acharnée en pariant sur non seulement des «à-côtés nombreux et de prestige, mais elles misent aussi et surtout sur les grandes signatures en termes de conceptions de parcours golfiques».
Recours ou choix ?
En effet, pour comprendre les motivations d'un golfeur, il faut soit en être un, soit savoir écouter les professionnels qui savent interpréter au mieux les exigences et attentes des golfeurs. L'important étant de décoder les tendances, les attentes et de les anticiper.
A ce sujet, Leith Khaled mentionne que «pour apprécier une destination golfique, un joueur voudra jouer dans un périmètre restreint aux moins sur 3 parcours différents signés d'un grand nom. Il est capital de lui offrir des signatures golfiques. C'est un trophée et une fierté que d'avoir joué sur tel ou tel parcours». D'ailleurs, les parcours tunisiens seraient appréciés. «Savez-vous que Ronald Fream, qui a fait le plus grand nombre de parcours en Tunisie, est l'un des architectes les plus connus et les plus chers au monde ? Il a réalisé plus de 150 golfs et a eu un coup de cœur pour la Tunisie. Il fait partie de ces architectes qui se sont révoltés contre les joueurs qui se sont mis à dessiner des golfs et apposer leurs griffes sur des parcours», conclut Leith Khaled.
A l opposée de cette vision, certaines voix s'élèvent contre ce genre d'approche. Elles estiment qu'il est injustifiable de dépenser 2 à 3 millions de dollars pour apposer une signature sur un parcours. Leurs arguments se résument en peu de mots: «Nous n'avons ni le segment de clientèle, ni les structures hôtelières et touristiques et encore moins l'image et le marketing qui vont avec, pour nous positionner sur le haut de gamme. Les golfeurs qui jouent chez nous ne connaissent même pas les légendes mondiales du golf».
Ceci est un autre débat. Pour le moment, il est indéniable que le développement du tourisme golfique est aussi bloqué par les limites, ne serait-ce que naturelles, du pays. Le golf est assurément une question de stratégie et de gros investissements. Il est surtout et avant tout une histoire de géographie.
Il reste important de retenir que le tourisme golfique en Tunisie a été plus un recours qu'un choix. Faute de produits touristiques accompagnant l'offre hôtelière, on s'est tourné timidement vers le golf pour sa forte valeur ajoutée. Finalement échappant à une réelle stratégie, les golfs ont fait office de bouées de sauvetage à un tourisme fait uniquement d'hôtellerie.
D'ailleurs, certains professionnels déplorent qu'en parsemant ici ou là un golf ou deux cela ne serve à pas à grand-chose. "Il aurait à la limite mieux fallu décider de dédier une région au tourisme golfique en créant 6 à 8 golfs autour de Hammamet ou de Sousse-Monastir et s'abstenir pour le reste", déclarent les plus laconiques.
Une anecdote bien connue dans les milieux golfiques illustre parfaitement cette hypothèse. Elle rapporte que suite à diverses sollicitations pour programmer la Tunisie parmi ces destinations golfiques, le décisionnaire de l'un des plus grands tours opérateur britanniques aurait tout simplement rétorqué: "Le jour où vous aurez au moins 250 trous, alors nous pourrons parler business".
Voici ce qui a le mérite d'être on ne peut plus clair !
Lire aussi :
- Tunisie - Tourisme de golf : Quand la golfmania frappe
- Tunisie: Immobilier et Golf : Indissociable duo gagnant


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.