Pour un coup d'essai, c'est une réussite. En effet, la conférence sur les enjeux et les opportunités de l'offshore en Tunisie, organisée par la Chambre nationale des SSII tunisiennes (Infotica) en partenariat avec le Syntec, aurait rencontré un vif intérêt pour les SSII françaises, apprend-on de source bien informée. La preuve : la manifestation a réuni, hier 17 janvier 2008, plus de 130 participants, dont une soixantaine de SSII françaises (comme Sodifrance ou SII), trente sociétés de services tunisiennes et divers éditeurs. Pour M. Kais Sellami, président d'Infotica et DG de Discovery Informatique, l'objectif de cette rencontre était clair : il s'agissait de mettre en évidence le potentiel de la Tunisie dans l'offshore des technologies de l'informatique et de la communication. D'ailleurs, il a déclaré que «la Tunisie dispose d'un réservoir culturel, compétitif, géographique, linguistique et éducatif très attractif pour les SSII françaises». En d'autres termes, il était temps de faire savoir notre potentiel auprès des entreprises françaises. Peut-être que cette manifestation permettra aux entreprises tunisiennes de comprendre que la communication est la base de beaucoup de réussite. Rappelons que l'Inde reste la destination préférée des entreprises en matière d'offshore (avec une croissance européenne, estimée, de 60% en 2008, selon le Gartner). Toutefois, Gartner souligne que ce pays, certes très prisé jusque-là, devra désormais faire face à une concurrence accrue, en Europe de l'Est et dans les Etats du Maghreb (certains d'entre eux du moins). Et pour cause, voici les propos d'un spécialiste qui connaît le marché tunisien. Il s'agit de Michel Picaud, PDG d'HR Access (éditeur de logiciels de gestion des ressources humaines) : ' la Tunisie comporte deux atouts de taille par rapport à l'Inde : la proximité (en parlant de nearshore, plutôt que d'offshore) et la stabilité des équipes'', dit-il, avant d'ajouter, 'le turn-over des salariés est trop important en Inde, ce qui gâche la qualité et le suivi des services''. Il faut ajouter aux atouts techniques et technologiques des SSII tunisiennes, l'appui apporté au secteur par les pouvoirs publics. Il suffit de rappeler le gouvernement s'implique de plus en plus dans le déploiement d'infrastructures informatiques et télécoms en Tunisie. La loi «d'orientation de l'économie numérique», votée en avril 2007 par la Chambre des députés, va dans ce sens. Avec l'objectif affiché la dynamisation du développement de l'informatique dans le pays, la démocratisation d'Internet et l'attrait des investisseurs étrangers essentiellement dans ce secteur. De ce fait, théoriquement la Tunisie est en mesure d'accaparer une bonne partie des SSII françaises qui vont sous-traiter leurs services informatiques en Asie, notamment en Inde et en Chine). Mais encore une foire, il ne sert à rien d'avoir de compétences et de capacités si on ne le fait pas savoir. Le succès ou l'insuccès dépendra de leur aptitude à communiquer.