Ayant pris ses fonctions il y a environ quatre mois, le nouvel ambassadeur de France en Tunisie, M. Serge Degallaix, a tenu une conférence de presse hier lundi 12 décembre 2005 à la Chancellerie. Son arrivée a coïncidé avec d'intenses activités diplomatiques entre la France et la Tunisie, notamment des visites de plusieurs ministres français ; ce qui expliquerait, officiellement, sans doute le retard pris pour rencontrer les journalistes tunisiens. Mais nous pensons également qu'il est normal qu'un diplomatique fraîchement nommé puisse prendre la température du pays avant de rencontrer les médias, mais ce n'est probablement pas le plus important. En effet, après avoir fait le tour des domaines clé des relations entre la France et la Tunisie, qu'il a qualifiées de spécifiques et de denses, M. Degallaix a laissé le soin à ses différents collaborateurs (service visas, coopération technique, Mission économique) de faire le point sur leurs activités. C'est ainsi, par exemple, qu'on a appris que les moyens financiers dont dispose le service de coopération et d'action culturelle pour l'année 2005 s'élève à 13,6 millions d'euros, repartis comme suit : - enseignement supérieur et recherche : 53% (soit le plus gros bénéficiaire) ; - culture, langue et audiovisuel : 31% ; - coopération technique : 11% ; - modernisation : 5%. Nous savons également que 2006 a été placée sous le signe de l'"année du théâtre français en Tunisie". Quant aux Français établis en Tunisie, ils sont estimés à 21.000, 'une communauté attachée à la Tunisie et constituant un acteur important de la coopération franco-tunisienne '', a souligné le consul général de France en Tunisie. Dans ce même ordre d'idées, il a indiqué qu'en 2005, quelque 79.500 visas ont été délivrés par l'ambassade, et 84% des demandes de visa ont été acceptées (c'est-à-dire seulement 16% de refus). Par ailleurs, plus de 2.600 visas ont été délivrés à des étudiants tunisiens poursuivant des études en France, dont le nombre est estimé à 9.000 étudiants inscrits dans les établissements d'enseignement supérieur français relevant du ministère de l'Education nationale. L'ingénierie et technologies, la gestion d'entreprises, les mathématiques et l'informatique sont les filières préférées des Tunisiens (61,8%), alors que côté diplôme, c'est le master qui arrive en tête avec 38,35% des inscrits, suivi du diplôme d'ingénieur (13,63%). Concernant les échanges bilatéraux franco-tunisiens, ils ont connu pour la première fois -pour les huit premiers mois de l'année 2005- un excédent de 191 millions d'euros en faveur de la Tunisie. Mais comme l'a précisé M. Bruno directeur du service de la Mission économique, cela est essentiellement dû aux flux des activités de sous-traitance engendrés par les implantations d'entreprises françaises en Tunisie dans le secteur offshore. Autrement dit, cette 'performance'' de l'économie tunisienne est à relativiser d'autant plus qu'elle n'est pas du fait d'activités industrielles d'entreprises tunisiennes, et ce même si M. Bruno Caron a indiqué que cette tendance vers l'équilibrage des échanges commerciaux entre la Tunisie et la France est plus structurelle que conjoncturelle. Après cette présentation des domaines prioritaires de la coopération tuniso-française, les questions des journalistes ont notamment porté sur les relations politiques et sur certains détails de la coopération culturelle entre les deux pays. Bien entendu, il fallait s'attendre à des réponses 'très'' diplomatiques concernant certaines questions On retiendra de M. Serge Degallaix, est un homme ouvert au dialogue, et qui compte raffermir davantage les relations entre la Tunisie et la France.