L'ambassadeur de France en Tunisie, M. Serge Degallaix, a animé ce matin 7 mai 2008, à la salle des conférences de la chancellerie, un atelier de presse portant sur l'accord franco-tunisien signé dernièrement par les gouvernements des deux pays sur 'la gestion concertée des migrations et le développement solidaire'', et ce à l'occasion de la visite officielle de M. Sarkozy en Tunisie. Il s'agissait plus exactement d'expliquer aux journalistes présents aux autres d'ailleurs- l'esprit et les dispositions de cet accord, en attendant sa ratification par les Parlements des deux pays. Sans trop nous étaler dans les détails, soulignons tout simplement que, selon M. Degallaix, la 'Gestion concertée des migrations et le développement solidaire'' constitue quelque chose de nouveau par rapport à ce qui se faisait auparavant en termes de circulation des personnes entre la Tunisie et la France : 'c'est maintenant mieux organisé'', a-t-il dit.
Le diplomate français dira en substance qu'aujourd'hui la situation d'emploi en France est meilleure qu'elle ne l'était il y a quelques années. Soit !
M. Degallaix ne l'a pas dit, mais nous pensons que ce nouvel accord s'inscrit dans le cadre du programme de l'immigration choisie, cher à M. Sarkozy. D'ailleurs peu importe qu'il y ait ou pas un lien entre les deux, parce que, à regarder de plus près, il faudrait peut-être saluer le travail de négociation accompli par le gouvernement tunisien. Car les nouveautés contenues dans cet accord montrent bien que la France et la Tunisie sont dans une nouvelle phase en matière de marché du travail.
Au final, les dispositions de l'accord vont bénéficier aux détenteurs de la Carte de séjour 'Compétences et talents'', les jeunes professionnels, aux étudiants en fin de formation universitaire à la recherche d'un emploi, etc. Pour ce faire donc, il suffit de posséder un diplôme (une maîtrise, un diplôme de formation professionnelle ) dans certains secteurs (menuiserie, bâtiment, transport, restauration, agriculture, agroalimentaire ). L'accord prévoit des échanges des jeunes professionnels, ou de faire venir en France un Tunisien en qualité de 'salarié en mission'', ou tout simplement au titre de 'Compétences et Talents''.
En tout état de cause, désormais, la loi française ne peut plus opposer à une entreprise le refus d'embaucher une compétence tunisienne quelle qu'elle soit, au motif que le poste que ce Tunisien va occuper peut l'être par un Français.