Tunisie - A Toute Allure : Ce que Rajhi n'aurait pas dû penser et surtout dire! * Par Ali Laïdi Ben Mansour * Cette histoire de vidéo de Farhat Rajhi est le genre d'événement qui nous fait regarder dans le rétroviseur quand nous sommes à 180 à l'heure dans une route pas droite du tout Il y a d'abord cette nouvelle dictature de Facebook qui, à cause de la facilité et son accès dans des sociétés qui n'ont pas de tradition d'information démocratique et pluraliste, est en train de nous faire perdre la tête. Car concernant Rajhi et ses pensées «lumineuses», il va falloir se demander qui a mis l'extrait de cette vidéo sur le Facebook, qui a fait cette interview, qui l'a filmé. Rajhi savait-il qu'il était filmé? Les journalistes étaient-ils au courant? Ce site qui s'est approprié l'interview, se définissant «portail de l'information arabe» dans ces pubs qui le connaît? Son DG est-il un professionnel ou travaille-t-il avec des professionnels de l'information? PLUS LOIN o Plus o CHRONIQUE Tunisie: Des roquets... o Tunisie : Béji Caïd Essebsi allume tous les feux rouges o Tunisie : Farhat Rajhi Irresponsabilité ou volonté de retour... o Tunisie : Une vidéo de Farhat Rajhi affole la "Toile" tunisienne o Tunisie: Farhat Rajhi à la tête des Droits de l'Homme et des... Des sites de ce genre, il y en plusieurs en Tunisie, Nour Press, Almanara, Elmochèhed, j'en passe ce qui fait la différence, c'est le professionnalisme de ce qui se publie et la responsabilité éditoriale de la rédaction. Car chacun peut, à tout moment, nous raconter n'importe quoi, comme par exemple que M. Rajhi, quand il était ministre de l'Intérieur, se faisait amener son déjeuner par une personnalité politique et «droit-de-l'hommiste», ou encore que M. Rajhi a été filmé dans un resto partageant une bière avec un leader politique de gauche (il ne va pas la partager avec Ghannouchi en tout cas?!) Ce genre d'information est à portée de tous mais on n'en fait pas un menu rédactionnel Comme on ne publie pas les réflexions d'un homme politique même si elles peuvent créer un buzz surtout si ses déclarations peuvent nuire au pays, à cette personne et à tout le monde. Cette responsabilité éditoriale est ce qui fait défaut dans beaucoup de nos rédactions, sans parler de Facebook que personne ne contrôle Voilà pour concernant les journalistes et le journalisme. Maintenant côté politique, c'est-à-dire Rajhi, les choses sont un peu plus dures. Ce monsieur, avec lequel le petit peuple des internautes a sympathisé, manque cruellement de sens politique. Car en fin de compte, et même en admettant qu'il ait pu glaner des informations qui permettent ses analyses, il ne devrait pas, vue sa position, les utiliser de cette manière, non seulement parce que leur véracité peut être mise en doute, mais surtout parce qu'elles peuvent menacer l'ordre public d'un pays en phase transitoire Comme tous les peuples en manque de vérité et d'expérience de liberté de la presse, nous aimons les théories de complot, les jeux d'influence et autres dessous politiques, alors n'en rajoutons pas, quand on est responsable politique, la mauvaise interprétation pour ne pas dire autre chose * - Tous les articles sur Tunisie