Des députés de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) ont exprimé leur mécontentement lors de l'examen d'un projet de loi concernant l'adoption d'un accord de crédit destiné à la rénovation et au renforcement d'une partie du réseau ferroviaire utilisé pour le transport du phosphate. Ils ont critiqué le fait que l'assemblée se limite principalement à adopter des projets de loi liés à des prêts, avec plus de 90% des projets adoptés dans cette catégorie. L'accord de crédit en question a été signé le 22 février 2024 entre la Tunisie et le Fonds saoudien pour le développement (SFD), visant à cofinancer un projet de rénovation du réseau ferroviaire dédié au transport du phosphate, afin de contribuer au projet de renouvellement et de développement du chemin de fer pour le phosphate. Les députés ont insisté sur la nécessité de ne pas se limiter à l'emprunt comme solution facile et de ne pas dépendre uniquement du financement interne et externe. Ils ont exprimé leur préoccupation quant à la responsabilité résultant de ces emprunts, craignant que cela ne conduise le pays à se soumettre aux exigences du Fonds monétaire international (FMI). Certains députés ont souligné qu'en l'absence d'alternatives, il est crucial d'intégrer ces emprunts dans une vision nationale claire et une stratégie efficace pour les utiliser judicieusement. Ils ont souligné le potentiel du phosphate, une richesse négligée, pour aider la Tunisie à sortir de sa crise économique, notant que son prix mondial a augmenté de 277%, alors que sa valeur nationale diminue. Les membres de l'ARP ont également insisté sur l'importance de choisir des gestionnaires compétents pour les projets financés par ces crédits afin d'éviter les retards. Certains députés ont demandé un plan concret pour apaiser les tensions et améliorer le climat social dans le bassin minier de Gafsa, appelant à mettre fin à la fuite des compétences de la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) vers d'autres pays africains. Ils ont souligné le risque de faillite de l'entreprise en l'absence d'une stratégie claire pour redresser la situation, appelant à une session parlementaire spéciale réunissant les cadres de la CPG et les ministères concernés pour trouver des solutions efficaces.