La fameuse soirée «Ausländer Raus» (signifie en allemand «les étrangers dehors»), qui a défrayé la chronique, n'aura pas lieu demain vendredi 28 juin au centre-ville de Rouen. Le maire socialiste Nicolas Mayer-Rossignol a mis son veto à travers un arrêté municipal, après avoir porté l'affaire devant la justice et alerté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Le maire a pris ses responsabilités en arguant des risques de troubles à l'ordre public… La soirée xénophobe était programmée dans un bar associatif identitaire, Le Mora. Nul doute que l'événement allait ouvrir la boîte de Pandore, dans un contexte de libération de la parole raciste. «Ni la xénophobie ni le racisme n'ont leur place dans la République. J'ai décidé d'interdire par arrêté municipal la soirée "Les étrangers dehors" ("Ausländer Raus") que l'extrême droite voulait organiser à Rouen. Rouen, ce n'est pas ça. La France, ce n'est pas ça», a clamé le maire dans un message posté sur X ce jeudi 27 juin. Dans l'arrêté municipal ont lit que cette mesure a été prisé parce que «que le titre de cette soirée fait explicitement référence à une chanson nationaliste récente qui sert d'hymne à l'extrême droite identitaire dont les idées, présentées comme patriotes, sont racistes et xénophobes puisque la référence à ce slogan fait nécessairement l'apologie des persécutions et exterminations perpétrées au cours de la Seconde Guerre mondiale». Ce slogan «Ausländer Raus […] traduit une volonté délibérée de porter atteinte à la dignité de la personne», dit le texte. Au départ M. Mayer-Rossignol s'en était remis au procureur de la République et au préfet de Seine-Maritime, en mettant en relief la tonalité ouvertement nazie, la même que lors du défilé de l'ultradroite au coeur de la capitale, Paris. Le bar identitaire avait rétorqué sur ses réseaux sociaux que c'était «volontairement provocant» et qu'il «a depuis dépassé les frontières allemandes jusqu'à devenir un symbole pour une partie de plus en plus large de la jeunesse européenne qui rejette l'immigration de masse»… Effectivement ce slogan est hélas devenu viral après avoir été remis au goût du jour, si on peut dire, par des jeunes, en le drapant avec l'air techno de «L'Amour toujours», signé par le DJ Gigi D'Agostino. Et il n'est pas rare que cette sauce infecte soit servie avec des saluts nazis bien en évidence dans certaines vidéos. Et ça Monsieur le maire n'en veut pas dans sa ville, il a demandé à Darmanin d'interdire la chanson et de dissoudre l'association qui a organisé cet étrange événement, l'Union normande de France… Rappelons que le ministre a dissous dernièrement quatre groupes d'ultradroite, dont le GUD (Groupe union défense), dont on connait les accointances avec le Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Il est évident que si l'extrême droite rafle la mise aux législatives des 30 juin et 7 juillet ce sera roue libre pour ces groupuscules, pour le plus grand malheur de leurs victimes, c'est-à-dire tout ce qui peut ressembler à un étranger, de près ou de loin, même pour "les Français de papier", comme ils disent.
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