Le continent africain a perdu, entre 2003 et 2014, plus de 1,4 milliards de dollars, en raison des flux financiers illicites, a déclaré, jeudi, à Tunis, le juriste fiscaliste sénégalais, Thialy Faye. "Ceci constitue l'un des handicaps majeurs à la mobilisation des ressources en Afrique", constate l'expert, qui intervenait à une rencontre africaine, à Tunis, sur "la justice fiscale et les flux financiers illicites", organisée par l'Observatoire tunisien de l'économie (OTE). Le volume des flux financiers illicites proviennent des pays émergents et des pays en voie de développement entre 2003 et 2012 a atteint 6,6 mille milliards de dollars, a encore fait remarquer l'expert sénégalais. En effet, l'Afrique subsaharienne est la région la plus touchée par la fuite des capitaux illicites. D'après Faye, les flux de capitaux illicites sont évalués 5,5% du PIB par an dans la région. Les pays les plus touchés par ce phénomène sont le Nigeria (7,922 millions de dollars en 2012) et l'Afrique du Sud (29,134 millions de dollars en 2012). Le juriste fiscaliste sénégalais a recommande, à cet effet, la mise en place de mesures pour renforcer la transparence financière, la révision des normes internationale de fiscalité qui influencent les régimes fiscaux en Afrique, l'implantation de systèmes informatiques pour le traitement de l'information financière et l'amélioration des compétences en matière de négociation des contrats économiques. En ce qui concerne la Tunisie, le président de l'Association tunisienne de gouvernance fiscale a indiqué, dans une déclaration à l'agence TAP, que les statistiques sont presque inexistantes concernant l'évasion fiscale et les ressources du contrôle fiscal.