Tweet Share TUNIS (TAP) - Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) Houcine Abassi, a relevé, mardi, que l'initiative de l'UGTT, appelant à un dialogue national, "ne peut, en aucun cas, se substituer à l'autorité constitutionnelle détenant un pouvoir décisionnel et seule source de légitimité durant la transition". Il a ajouté, à l'ouverture des travaux du Congrès du dialogue national au palais des congrès à Tunis, que cette initiative a été motivée par « la régression inquiétante de l'entente entre les sensibilités politiques et les composantes de la société civile autour de la nature et des mécanismes de la phase de transition démocratique». Houcine Abassi a, également, souligné qu' « édifier une nouvelle culture de dialogue national commande de parvenir à des mécanismes qui soient garants de sa pérennité », relevant le « besoin de se mettre à table pour dialoguer tout en tenant compte de l'intérêt du pays afin de garantir à tous les tunisiens un minimum de sécurité, de liberté et de dignité ». Le secrétaire général de l'UGTT a "regretté" l'absence des partis d'Ennahdha et du CPR aux assises du congrès, saluant, toutefois, le consensus auquel est parvenue la Troïka "qui est sur le fond en cohérence avec les principes défendus par les parties » qui prennent part au congrès s'agissant du régime politique mixte, du choix de l'instance indépendante pour les élections et de la mise en application du décret loi 116 portant création de la haute instance indépendante de l'audiovisuel. Le président de la République provisoire Moncef Marzouki a souligné que "c'est un motif de réjouissance que de voir se dégager en toute évidence les perspectives du consensus politique concernant le régime politique à adopter, les échéances électorales et les instances nationales". L'initiative de l'UGTT, a-t-il dit, est un axe principal dans les discussions engagées parallèlement avec toutes les parties politiques, citant le dialogue intensif mené par la présidence de la République et le consensus auquel est parvenue la Troïka qui "n'est autre que la pièce maîtresse du consensus auquel aspirent toutes les parties". Le président Marzouki a formé le vœu de voir l'initiative de l'UGTT aboutir à une position unifiée, souhaitant que toutes les parties avancent leurs propositions le 18 octobre pour constituer un point de départ des recommandations à soumettre à l'ANC et pour que "le 23 octobre soit un rendez-vous de fête et non de crise nationale". La Constitution, les élections et le consensus politique ne sont pas une fin en soi mais sont des outils politiques qui assurent au peuple la stabilité qu'il mérite, favorisent les conditions pour une bonne gouvernance et permettent de répondre aux besoins en matière de développement, d'éducation, de santé et de culture, a estimé le président Marzouki. Le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaâfar, a relevé dans son allocution que la recherche du consensus implique des "concessions réciproques", faisant part de son appui au "Congrès du dialogue national" qui est de nature à "faciliter la tâche de l'ANC". "Le consensus est un objectif vital à même de renforcer la légitimité électorale qui ne peut en aucun cas se substituer à la légalité électorale", a-t-il lancé en substance. Le dialogue et le consensus, a dit Ben Jaâfar, sont deux conditions essentielles pour écarter la violence, désamorcer les tensions et garantir la réussite du processus de transition. L'essentiel aujourd'hui, a-t-il soutenu, est d'organiser des élections libres et démocratiques pour sortir de la phase de transition et mettre en place des institutions étatiques durables, soulignant que cela commande de "fixer un calendrier précis" engageant toutes les parties. Il s'agit, de ce fait, a-t-il proposé, de créer des instances indépendantes pour les élections et la magistrature, en plus de la réforme des médias et de l'ouverture du dossier de la justice transitionnelle dans les plus brefs délais. De son côté, le Chef du gouvernement provisoire Hamadi Jebali, a déclaré que "la réussite de la démocratie naissante en Tunisie et la réalisation des objectifs de la révolution relève d'une responsabilité qui ne peut être l'apanage de quelque partie que ce soit indépendamment de son poids". La protection de la révolution exige de rompre avec tout ce qui l'a précédée, a prévenu M. Jebali, appelant tous les tunisiens à faire prévaloir le consensus pour que le 23 octobre prochain soit "la fête de la démocratie". Il a estimé que le consensus national sur les questions importantes et la fixation d'un calendrier pour la prochaine étape permettra à l'ANC de disposer d'une feuille de route claire, et mettra les constituants face à leurs responsabilités. Il a salué, dans ce contexte, l'initiative de l'UGTT, appelant toutefois l'organisation syndicale à "plus de coopération en vue de l'instauration d'un climat social stable qui contribue à la réussite de cette phase transitoire." Le Chef du gouvernement provisoire a exhorté les établissements de presse à "adhérer davantage aux impératifs de l'étape en faisant preuve de responsabilité et de professionnalisme pour éclairer l'opinion publique." Tweet Share Précédent Suivant