A quelques jours du démarrage de la nouvelle session parlementaire, le bloc parlementaire du mouvement de Nidaa Tounes a réussi à récupérer sa première place au sein de l'Assemblée des représentants du peuple, en ex-aequo avec le bloc d'Ennahdha, après l'adhésion des députés Tahar Foudil et Lamia Dridi. Tahar Foudil avait démissionné du bloc de l'Union patriotique libre (UPL) en août dernier. Après avoir fait cavalier seul, le député a indiqué, dans une déclaration accordée à l'agence TAP, que sa décision de rejoindre le bloc de Nidaa Tounes s'explique par le fait que le rendement d'un député devient plus efficace lorsqu'il fait partie d'un bloc. Pour sa part, Lamia Dridi ne s'est pas prononcée sur sa décision qui survient quelques heures après sa démission de l'UPL. La dernière fois que des députés de l'UPL ont quitté leur bloc pour rejoindre celui de Nidaa Tounes, une grande crise avait éclaté entre les deux partis pourtant alliés. Cela s'est passé en mai dernier lorsque trois députés de l'UPL ont rejoint le bloc de Nidaa Tounes. Quelques instants après l'officialisation de l'adhésion, Slim Riahi, président de l'UPL, avait publié un texte ironique à travers lequel il avait félicité le président du Nidaa de cette réussite parlementaire. Sauf que, dans sa publication, Slim Riahi avait nommé le controversé homme d'affaires, Chafik Jarraya, faisant ainsi allusion au fait que Jarraya serait le réel décideur du mouvement. Toutefois, et à en croire Tahar Battikh, député de Nidaa Tounes, il semblerait que cette époque est révolue. Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, Battikh a en effet annoncé la fusion prochaine du bloc de son mouvement avec celui de l'UPL. Expliquant que les deux parties n'ont jamais eu de divergences au niveau de leurs travaux parlementaires, Tahar Battikh a expliqué que, grâce à cette éventuelle fusion, Nidaa Tounes reprendra sa force d'antan au sein du Parlement en totalisant quatre-vingt députés. Là aussi, il existe un hic que tout le monde semble avoir oublié: au cours du mois de janvier de cette mois année – alors que la crise battait son plein entre le clan de Mohsen Marzouk et celui de Hafedh Caïd Essebsi – le même Tahar Battikh avait fait la même annonce pour être démenti, quelques heures plus tard, par ses collègues de l'UPL qui avaient rejeté en bloc l'idée de fusion. Pour avoir plus de précisions sur le sujet, nous avons contacté le président du bloc de l'UPL, Tarak Ftiti, qui a estimé que Battikh s'est précipité dans son annonce. En effet, Ftiti nous a expliqué que des négociations sont en effet en cours. Toutefois, ces négociations ne concernent pas une fusion entre les deux blocs mais plutôt la création d'un bloc électoral. « L'UPL a toujours été ouvert à toute forme de rapprochement entre les partis d'une famille politique. Nous estimons que les circonstances exigent que tous les efforts soient concordés pour arriver à un rendement plus efficace » a-t-il conclu. Il ne s'agit pas de la première fois que l'UPL tente une fusion ou un rapprochement avec une autre entité politique. En avril dernier, le président d'Al Moubadara, Kamel Morjane, avait évoqué des négociations entre les deux partis en vue d'une fusion. Cela n'avait finalement pas eu lieu à cause d'un incident lié au recrutement de Samira Chaouachi par l'UPL alors qu'Al Moubadara cherchait vivement à la récupérer. Mais même si cet incident n'était pas survenu, une fusion entre deux partis qui ne sont liés par aucune ADN n'aurait certainement pas pu réussir. Il est clair que Nidaa Tounes cherche sérieusement à renforcer sa présence parlementaire aujourd'hui. Toutefois, le mouvement continue à travailler dans une atmosphère toxique bercée par les divergences et les guéguerres des clans. Il serait plus efficace pour Nidaa Tounes de se pencher à mettre de l'ordre dans sa cuisine interne avant de chercher des solutions extérieures qui ne seront probablement que temporaires et vaines.