Festival de Hammamet: Fatoumata Diawara chante l'Afrique Le théâtre de Hammamet débordait de monde avant-hier soir venu applaudir la belle artiste Fatoumata Diawara visiblement émue de l'accueil qui lui a été offert. La chanteuse vedette n'a, en effet, rien perdu de sa voix d'or et de son entrain. Un théâtre comble et une réussite totale de cette Malienne! 22h30, le spectacle débuta. Immédiatement, l'ambiance sur la scène s'enflamma. Fatoumata, accompagnée par le Camerounais, le bassiste Hohy Jal, le Togolais batteur Jean Bassiste Jbdoe et le français, le guitariste Colin La rochez, a mis le feu au théâtre. Elle a su se diversifier avec brio, sans jamais nous laisser sombrer dans l'ennui. Avec un accent africain, elle nous parlait ce soir des gens qui n'ont pas le droit au voyage, des femmes africaines opprimées, des jeunes en situation précaire et de tous les maux de l'Afrique, ce continent qu'elle aimait beaucoup. Une sorte de transe s'empare du public, qui s'avance en nombre devant la scène. Fatoumata fait son entrée sous les acclamations et les sifflets admiratifs. Percussions et guitares et claviers, chantent déjà et voici que s'élèvent, sous d'autres bravos, les premières notes, rythmées de la chanteuse malienne.. La voix souple, si joliment timbrée de Fatoumata, égrène ces chansons, familières. Dansant, elle invite tous les Africains à faire face «aux défis qui les attendent». Sur scène, elle fait le spectacle. Elle nous séduit par ses tubes « Nayan »et « Boloko ». L'ambiance monte encore, le théâtre est comme un navire qui tangue au gré des percussions et de cette voix unique chaleureuse et si belle! Un concert époustouflant! Elle interprète ensuite son grand succès « Clandestin » qui évoque l'émigration clandestine « La planète appartient à tout le monde et chacun de nous a le droit de voyager » dit-elle .Un des moments forts de la soirée restera sans doute la chanson « Timbliktu ». La chanteuse a exprimé devant son public, une fois de plus, son amour pour Mariem Makeba et Mandela.Le public de Hammamet était sous le charme soumis à la ferveur sans trop demander pourquoi ni comment cette star arrivait à communiquer l'émotion, le plaisir à la fois et l'envie de partager. Fiesta Sa musique chevauche entre Jazz vocal, Folk et Soul. Ce public qui connaissait bien ses chansons « « Oumou » « United » et « Kele » ne cessa guère tout au long du concert de lui donner la mesure. Son succès fut total. Il faut dire qu'elle avait tout pour être applaudie un mélange de sons et de solo pétillants. Son style est inimitable. Les improvisations, les danses, les qualités vocales, etc....Le concert était d'une grande qualité. Morceaux mélancoliques, tendres ou cadencés se sont enchaînés à un rythme intense. Fatoumata voulait à chaque fois s'adresser au public. Fatoumata mentionne aussi, au fil de ses titres, l'Afrique, la Tunisie et le Mali. Le public, le pied tapant la mesure, les têtes marquant le rythme, était comblé. L'ambiance régnait partout. Elle sympathisait avec le public, rigolait et s'amusait. Elle séduisait l'assistance par ses tubes « Bakonoba » « Alama » et « Salimata » La communion était totale et à chaque morceau, on se met debout, car il y a quelque chose d'émotionnel. Cet enthousiasme s'est transmis aux musiciens partis chacun dans des improvisations superbes. La fiesta était totale. A minuit, Fatou quittait la scène mais ses fans exigeaient son retour. Elle enflamme de nouveau le théâtre par ses danses et ses cris. Elle délaissa la scène pour aller partager dans les gradins des moments agréables avec le public, ensorcelé par ses mélodies empruntées à la musique malienne, mêlées à des airs de jazz et de blues. Une soirée africaine inoubliable. On en redemande!