Deux bonnes nouvelles dans cette grisaille du blocage psychologique de la Nation, le bon parcours du Président de la République, Béji Caïd Essebsi, dans les pays du Golfe pour ramener la confiance des investisseurs sur des méga-projets qui datent d'avant-2010, et les mesures annoncées par le Premier ministre, M. Habib Essid, devant le Parlement, pour rétablir la crédibilité du gouvernement aux yeux des jeunes diplômés chômeurs objet de toutes les manipulations socialo-politiciennes populistes. Décidément, cette année « 2010 » nous colle à la gorge comme la malédiction et la revanche de « Ben Ali » et son système économique malsain quelque part mais très performant et intouchable au niveau des statistiques. Aucun paramètre économique et financier de l'ère « Ben Ali » autoproclamée « Régime des cents familles », n'a pu être atteint et encore moins dépassé par tous les gouvernements postrévolutionnaires, successifs et sans exception. Pire encore, toutes les réserves en devises et résultant d'une croissance égale à près de 5%, devenue le cauchemar des acteurs « stagiaires » de la Révolution, ont été ramenées à leur plus simple expression. On peut dire, certainement, que l'ancien régime assume en grande partie le déficit régional, et la déconfiture même des valeurs de l'Etat, mais, ceci n'explique en rien ou si peu, le naufrage économique, les baisses successives de la croissance qui a atteint le niveau proche de « zéro ». La sinistrose du tourisme frappé au cœur par le terrorisme postrévolutionnaire (je dis bien postrévolutionnaire, car les drames d'El Ghriba à Jerba, et à Soliman, constituent une grotte d'eau dans l'océan, que nous avons vécu ces dernières années), nous laisse rien que pour l'année 2015 plus de 2300 milliards de nos millimes de manque à gagner et la note de 2016 risque d'être encore plus salée, puisque les tour-opérateurs géants d'Europe n'ont pas programmé la Tunisie dans leurs plans de campagne 2016. Pour nos « populistes apprentis-révolutionnaires » du génie, il va falloir apprendre à compter car l'improvisation a des limites. 2300 milliards c'est une hécatombe nationale, non seulement pour les devises de la Banque centrale, mais, aussi pour l'ensemble du secteur touristique et dérivés et ces centaines de milliers de personnes, parmi les humbles, qui vont du chauffeur de taxi aux aéroports et aux ports, ainsi qu'à cette femme silencieuse et sobre de Kairouan qui passe des mois à faire son tapis et qui ne trouve plus acheteur ! Alors, pousser tout ce monde à manifester dans la « Rue », ça les avance à quoi, car nous risquons bientôt d'être plus de 4 millions de personnes de la population active de ce pays à demander de l'emploi... dans la fonction publique (ou bilique) sursaturée ... ! Par conséquent, il arrive un moment où le verre déborde, à force d'entendre des « machins » « leaders » de je ne sais quoi, diffuser des discours totalement irréalistes et irresponsables, en prenant possession des médias de ce pays, livrée à la démagogie ascendante, au nom de la diversité « démocratique » ! Rien qu'avant-hier, à la TV nationale « Une », (s'il vous plaît), on tend le micro à un pseudo « spécialiste financier » pour commenter les propositions et mesures annoncées par le Premier ministre, et lui de répondre tout bonnement : « Ces mesures sont irréalisables, faute de moyens etc... etc... » ! Ma défunte et belle grand-mère andalouse aurait commenté : « Chey ittayah eddoumar firkayeb » (plus décourageant... je n'en vois pas) ! C'est à croire, que cette « faune » de « l'expertise » non certifiée, n'a d'objectif que de porter les coups les plus durs au moral du gouvernement, mais aussi à l'ensemble du corps social, qui s'accroche à l'espoir de voir notre pays quitter le marasme actuel et la cyclique du blocage psychologique. Ceux de ma génération ont encore à l'ouïe, la fameuse phrase par laquelle Bourguiba, le grand et inimitable, concluait ses discours : « Tounès bikhayer » (la Tunisie va bien) ! C'était sa pédagogie unique et introuvable en ce moment chez le personnel politique actuel, de diffuser l'optimisme et l'espoir, même dans des périodes plus difficiles, que celles que nous vivons en ce moment. Idem pour le voyage très réussi de Béji Caïd Essebsi au Koweït frère et au Bahreïn, qui a été couvert en catimini et grosse pudeur par quelques minutes d'antenne des TV nationales à l'exception de Hannibal TV, qui lui a consacré un reportage spécial ! Que peut-on reprocher aux hommes d'Etat qui se battent comme ils peuvent, pour ramener les investisseurs qui ont déserté la Tunisie et donner une meilleure image de notre pays, que celle des pneus en flammes, des cocktails molotov et des administrations et postes de polices saccagés... sinon la fameuse réplique de Boileau : « Il faut s'excuser de bien faire ». Pour ma part, et malgré toutes les insuffisances et les erreurs d'aiguillages à « Nida Tounès », qui nécessite un sursaut de courage bourguibien de B.C.E, le Président de la République est à créditer d'un sans faute au niveau diplomatique et doit être encouragé à persévérer sur la voie de la réhabilitation et la remise à niveau de notre diplomatie, défigurée du temps de la Troïka. C'est, finalement, très simple. Voulons-nous sauver notre pays de la déconfiture ou le pousser vers les précipices qui mènent, à l'Irak, la Syrie ou la Libye ! Les vrais patriotes, eux, ont la réponse appropriée. Demandez au chauffeur de taxi de l'aéroport Tunis-Carthage qui ne fait plus de recette et qui n'arrive plus à faire vivre dignement sa famille... il vous le dira ! Mais, nos bons « révolutionnaires » populistes, assoiffés de pouvoir, sont prêts à jouer « la fin justifie les moyens ». Tiens, je ne savais pas que Machiavel... était « Révolutionnaire » ! K.G