Nous l'avons écrit, il y a quelques mois, que nous risquions la « déflation ». Hé bien, nous y sommes en plein et c'est la Banque Centrale et son gouverneur, le professeur Chedly Ayari, connu pourtant, par sa prudence et son art à vouloir arrondir les angles, qui le confirment ! Maintenant, comment expliquer cette dégringolade vers le bas de notre économie, certains experts avertis parlent d'une descente aux enfers avec le « Dinar » en première ligne, et comment y remédier.... That is the question ! L'expliquer, c'est pourtant, bien simple, et on peut le résumer par l'adage universel : « qui sème le vent récolte la tempête » ! En effet, ça fait cinq ans que les Tunisiens ne travaillent plus, ou presque. Nous gérons tous à des degrés divers, les « affaires courantes » et ça va du promoteur en millions de dinars au simple fonctionnaire et ouvrier de la SNT. La « déflation » tant redoutée c'est une baisse de l'inflation combinée à un flux de trésorerie défaillant et un blocage psycho-sociologique du monde de la promotion et des affaires. Résultat sur le terrain, l'offre est plus grande que la demande, les gens n'achètent pas, l'argent et la liquidité sont à sec, et personne ne veut plus entreprendre avec tous les risques cumulés et les « menaces » sur toutes les activités confondues, qu'on annonce périodiquement par la bouche de responsables de haut niveau des partis et même de l'Etat. Les gens « leaders » de certains partis et syndicats de la revendication excessive et permanente, et qui ont fait de la Tunisie un fonds de commerce des idéologies déclassées des années 60, n'ont rien à perdre en poussant à la mobilisation sociale effrénée et de la « Rue », contre tout ... est rien. On manifeste contre la conciliation nationale et on installe les bureaux d'inquisition régionale et locale après l'avoir intronisée avec la centrale, l'IVD, créée à la sauvette à l'ANC, quelques heures avant sa clôture. On mobilise les travailleurs (hier, du secteur public, surtout les mines, l'Education nationale et les transports) et aujourd'hui, le secteur privé avec une menace qui touche plus d'un million de travailleurs dans leur boulot, en cas de lock-out ou de cessation d'activité des entreprises en difficultés véritables. Sans parler des sans-emplois, à qui on promet le miracle de la « fonction publique » ou (bilique), selon le terme consacré populairement, par dizaines de milliers de recrutements non justifiés par la nécessité économique ou le développement lui-même. Tout cela donne des « masses salariales » colossales qu'il va falloir trouver soit localement, et là, « bonjour » la fiscalité ascendante, ou à travers les prêts internationaux, et là, « bonsoir » la dette qui grimpe au firmament. Le « luxe » de la démagogie populaire ou plutôt populiste, se paye au prix fort, malheureusement, et la déflation en est la première « créance-cash » que le pays tout entier doit payer. Quand on manipule le peuple des travailleurs, des chômeurs, des classes moyennes et d'autres catégories sociales qui peinent au quotidien pour faire face à la cherté de vie, on ne parle jamais de programmes créatifs et de développement, mais on brandit les « menaces » de grèves, de sit-in, de mouvements de rue, pour faire plier le gouvernement et le pousser à l'irréparable : l'étouffement de l'économie, la rétention de l'investissement, la fuite des capitaux et des hommes d'affaires qui plient bagages pour d'autres cieux plus ouverts et plus cléments. Idem pour les investisseurs étrangers, ils attendent la « pierre philosophale » et la « loi des 12 tables », et ce fameux nouveau Code des investissements, qui me fait rappeler un peu, les plans d'aménagement du ministère de l'Equipement et de l'Habitat, toujours en retard d'une saison et d'une guerre, et qui, une fois adoptés, sont déjà largement dépassés, par la construction anarchique sur le terrain. Sous d'autres cieux, un pays comme celui du Maroc frère est récompensé parce qu'annoncé, rien qu'hier, « leader » économique et financier en Afrique du Nord, (qui englobe l'Egypte), parce que les formalités et les contraintes de change et autres ont été tout simplement dégraissées au maximum. Faut-il regretter le passé « dictatorial » qui nous mettait toujours en tête des pays de la région et même à l'échelle du monde arabe pétrolier, dans les rapports des instances financières internationales. Un collègue très perspicace de « Hiwar T.V » l'a fait, il y a quelques jours, à propos de « l'hypothèque » du stade olympique de Radès, envisagée pour répondre aux demandes de garantie des « Soukouks islamiques » en criant haut et fort : « La Dictature a bâti le patrimoine et la Démocratie le vend » ! Mais, n'allons pas jusque-là, la dictature et sa périphérie « affairiste » est aussi, largement responsable de la crise morale de l'Etat tout entier et de la société. Alors, que faire ! En médecine, mes amis, brillants docteurs, auraient appelé à administrer à certains « leaders » quelques calmants à fortes doses pour qu'ils arrêtent leurs discours démagogiques et menaçants. Mais, les sédatifs ne traitent pas la plaie ! Pour aller de l'avant, le gouvernement doit être fort et serein pour adopter les lois qui facilitent et encouragent l'investissement ainsi que le climat des affaires. Il faut aussi appliquer les lois contre ceux qui s'estiment au-dessus des lois, et là, la politique est bien servie et en est prospère. Quarante personnes fanatisées qui empêchent les « musulmans » je dis bien les « musulmans », les vrai, et non politisés de Sfax, de faire leurs prières à la grande mosquée « Sidi Lakhmi », le vendredi, c'est une atteinte aux lois. L'Etat doit assumer ses responsabilités et trouver la sortie de crise, faute de quoi, c'est le « parallèle » qui s'en charge comme c'est le cas pour l'économie des frontières. Notre économie est confrontée, aujourd'hui, à des choix difficiles et douloureux. Les cinq années du « laisser faire... laisser aller », ont imprimé dans la tête des gens, qu'on peut avoir de l'argent, des salaires, des primes et d'autres avantages sans travailler. Il suffit de « mobiliser » les catégories sociales et la « Rue », aidés en cela, par toutes ces sectes internationales, qui ont élu domicile dans ce pays et qui commercialisés aux citoyennes et citoyens tunisiens : « Vous n'avez que des droits et pas de devoirs ». Pour preuve, ces instituts, à l'exception du Nobel, qui distribuent à nos « leaders » mobilisateurs des « prix » dévalués, à volonté, ont-ils jamais appelé nos chers « leaders » à la raison et à la modération ! Rappelons nous, les « doctorats honoris-causa » et les prix décernés aux « leaders » à l'époque de la dictature, qui pourraient remplir tous les cartons des archives nationales ! Mais, aucun promoteur de ces « Prix » dévalués, ne mérite... le respect. Seul le travail et l'amour de la patrie méritent notre respect ! K.G