« Et croyez à ce que j'ai fait descendre, en confirmation de ce qui était déjà avec vous ; et ne soyez pas les premiers à le rejeter. Et n'échangez pas mes révélations contre un vil prix. Et c'est moi que vous devez craindre. Et ne mêlez pas le faux à la vérité. Ne cachez pas sciemment la vérité. Et accomplissez la salât et acquittez la zakat et inclinez-vous avec ceux qui s'inclinent. Commanderez-vous aux gens de faire le bien et vous oubliez vous-même de le faire, alors que vous récitez le Livre ? Etes-vous donc, dépourvus de raison ? (Al Baqara – V.41 à 44) La vérité est tout ce qui présente une certitude incontestée et incontestable. Elle permet de rétablir la justice entre les humains. Tout ce qui est vrai est juste ; c'est la raison pour laquelle le nom « Al Hak » en arabe signifie en même temps la vérité et la justice. C'est aussi un attribut de Dieu. Dans les versets précités Dieu condamne tous ceux qui pour des raisons de profit ou d'intérêt personnel ont tendance à altérer la vérité. Ils agissent de la sorte pour dominer leurs semblables, les exploiter et les spolier de leurs droits. Par extension, le droit en arabe c'est aussi « Al Hak ». N'est-il pas énoncé dans plus d'un verset du Coran que : « Et dis : la vérité est venue et l'erreur a disparu. Car l'erreur est destinée à disparaître ». (Al Isra' – V.81)
Durant la période de la Jahilya (période antéislamique), c'était les chefs des tribus qui faisaient la loi.
Les critères de la justice étaient des critères de favoritisme.
Les plus nantis, qui représentaient la noblesse étaient les plus privilégiés. L'esclavage était de cours, ainsi que la traite des blanches. On ne reconnaissait aucun droit aux travailleurs qui étaient corvéables à merci.
La situation de la femme était également déplorable. Considérée comme étant destinée à la procréation, elle ne bénéficiait d'aucun statut. Dans les quelques tribus pratiquant le système matriarcal selon lequel la femme pouvait épouser plusieurs hommes ( polyandrie) n'empêchait pas le mauvais traitement qu'une épouse risquait de faire l'objet, en cas de stérilité, ou à l'âge de la vieillesse.
Cela dit la femme avait quand même son mot à dire et une certaine autonomie sociale et financière, notamment parmi les familles nobles de la Mecque. Ce fut le cas de Khadija qui était indépendante et pratiquait librement le commerce.
Elle a choisi le Prophète Mohamed pour son honnêteté pour diriger sa caravane, avant de l'épouser. Ce fut également le cas de Hend la femme de Abou Soufiène, qui accompagnait les hommes dans les caravanes au cours des voyages de la Mecque vers le Cham, et n'hésitait pas d'aller avec les guerriers au cours des combats, que ce soit entre des tribus ennemies, ou à l'avènement de l'Islam contre l'armée du Prophète.
Elle avait engagé un mercenaire pour tuer Hamza, cousin du Prophète, puis elle lui avait demandé de lui couper le foie, afin qu'elle puisse en manger un bout.
Cette attitude en dit long sur son caractère violent et sa dureté.
Et pourtant, elle finira par se convertir à l'Islam ainsi que son mari, grâce à cet appel à la clémence du Prophète Mohamed à travers la Sainte Parole de Dieu.
Les versets précités constituent une mise en garde pour tous ceux qui altèrent la vérité afin de servir par les différents abus qui mènent à la haine entre les humains, et à la discorde.
La vérité mène à instaurer la paix et la justice enter les hommes.
Altérer la vérité permet à ses auteurs de dominer et pratiquer toute sorte d'abus.
Durant la Jahilya, les tribus s'entretuaient sans cesse, à l'instar de la guerre entre les Béni Abs et Béni Dhoubiane, qui dura pour une histoire d'eau plus de quarante ans ou selon certains historiographes presqu'un siècle.
Ces mêmes versets s'appliquent encore de nos jours à tous ceux qui encouragent la violence et sèment la discorde au nom de l'Islam. Et c'est ce qui est encore pire. Le fait pour ces gens de se hâter à hanter quelqu'un de mécréant pour inciter à le tuer, c'est cela même l'altération de la vérité qui engendre les troubles et les injustices.
Détourner la vérité est également une injustice déguisée.
Ce fut le cas des Khawarij qui s'érigèrent contre Ali Ibn Abi Taleb cousin du Prophète, et le premier jeune homme à avoir embrassé l'Islam. Leur slogan était : Le pouvoir est à nul autre que Dieu et Ali de s'exclamer : C'est injustice au nom de la vérité !