3- La Famille musulmane : vertu, humanisme et justice (suite) « Dieu a bien entendu la parole de celle qui discutait avec toi à propos de son époux et se plaignait à Dieu. Et Dieu entendait votre conversation, car Dieu est Audient et Clairvoyant. Ceux d'entre vous qui répudient leurs femme, en déclarant qu'elles sont pour eux comme le dos de leur mères... alors qu'elles ne sont nullement leur mères, car ils n'ont pour mères que celles qui les ont enfantés. Ils prononcent certes une parole blâmable et mensongère. Dieu cependant est Indulgent et il est Celui qui pardonne. Ceux qui comparent leurs femmes au dos de leurs mères, puis reviennent sur ce qu'ils ont dit, doivent affranchir un esclave avant d'avoir aucun contact [conjugal] avec leur femme. C'est ce dont on vous exhorte. Et Dieu est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. Mais celui qui n'en trouve pas les moyens doit jeûner alors deux mois consécutifs avant d'avoir aucun contact [conjugal] avec sa femme. Mais s'il ne peut le faire non plus, alors qu'il nourrisse soixante pauvres. Cela, pour que vous croyiez en Dieu et en Son messager. Voilà les limites imposées par Dieu. Et les mécréants auront un châtiment douloureux. Ceux qui s'opposent à Dieu et à Son messager seront culbutés comme furent culbutés leurs devanciers. Nous avons déjà fait descendre des preuves explicites, et les mécréants auront un châtiment avilissant, le jour où Dieu les ressuscitera tous, puis les informera de ce qu'ils ont fait. Dieu l'a dénombré et ils l'auront oublié. Dieu est témoin de toute chose. (Al Mujadilah- versets 1 à 6)
Le divorce n'était pas codifié durant la Jahilya. La notion de famille était plutôt floue, car les us et les coutumes différaient d'une tribu à l'autre. La polyandrie (union avec plusieurs époux à la fois ) était d'usage dans certaines tribus, malgré l'état de régression dans lequel se trouvait la femme. Elle était acculée à procréer et à accomplir les tâches ménagères, mais avait la possibilité de répudier celui qu'elle estimait indésirable, parmi ses maris.
Toutefois et d'une manière générale, la situation de la femme laissait à désirer.
Dans la plupart des tribus, c'était le mari qui avait la possibilité d'épouser plusieurs femmes à la fois. La répudiation de la femme était une pratique aussi courante que fréquente. Il suffisait que le mari lui dise sur un simple coup de tête : « Ton dos est désormais comme celui de ma mère » C'est ce qu'on appelait Addhihar qui vient de Dhahr signifiant dos en arabe.
Cette pratique était une déclaration solennelle de divorce par le mari qui l'obligeait à quitter le foyer conjugal illico, pour ne jamais y retourner.
Elle a été conservée par certaines familles à l'avènement de l'Islam.
La femme restait toujours à la merci d'une telle formule que pouvait prononcer le mari désireux de se débarrasser de son épouse.
Le Prophète Mohamed, était intervenu afin de mettre fin à cette pratique désobligeante par rapport à la femme, et ce, suite à un évènement révélateur rapporté dans la sourate Al Mujadalah.
Une femme était venue se plaindre au ̈Prophète de son mari, qui la répudia selon cette pratique au Prophète.
« O, Messager de Dieu ! Il n'y a rien entre mon mari et moi qui nous oblige à nous séparer. Mon époux a prononcé la formule du Dhihar, sans penser aux conséquences qu'il y aura pour nos enfants en bas âge. Que dois-je faire ? Si je les lui laisse ils seront perdus, si je les garde ils mourront de faim. Je suis totalement désorientée ! »
Sur le moment le Prophète ne savait quoi répondre, car cette pratique n'a pas été jusque là abolie par la Chariâa.
Il attendit la révélation, mais il était au fond de lui-même, perplexe et conscient que c'est une pratique injuste et avilissante pour la femme.
La révélation lui a été faite par la Sourate Al Mujadilah, celle qui a discuté avec le Prophète, et Dieu entendait leur conversation.
Le verdict suprême tomba : Prononcer une telle formule disant qu'une épouse est comme une mère, est blâmable et mensonger. une épouse ne peut aucunement être prise pour une mère dans les relations familiales intimes.
Cette formule archaïque et avilissante a été donc abolie, ce qui a consolidé davantage le statut de la femme et contribua à mieux la protéger dans ses droits en tant qu'épouse, et mère de famille.