A l'issue de l'audience d'hier lundi 25 février 2013, consacrée à l'examen de l'affaire du martyr de Sfax, Omar Haddad, tué par balle lors des événements du 12 janvier 2011, et des blessés Néjib Kcharem (Sfax) et Makram Bouacida (Kerkennah), le Tribunal Militaire Permanent de 1ère instance de Sfax a pris les décisions suivantes : le renvoi de l'affaire au 18 mars 2013, l'implication du Chargé Général du Contentieux de l'Etat, sur la demande de l'avocat des parties civiles et l'audition du témoin Alaâ Eddine Bel Haj Ltaïef, présent au moment des faits sur le théâtre des événements en compagnie du martyr Omar Hadded et dont le témoignage comporte entre autres le signalement précis du suspect. La Cour a par contre refusé de demande de l'ancien ministre de l'Intérieur Ahmed Friaâ. Au cours de l'audience, hier, l'ancien Premier Ministre Mohamed Ghannouchi a comparu devant le Tribunal Militaire Permanent de Première Instance de Sfax dans cette affaire, à titre de témoin. Au cours de son audition, M. Ghannouchi a réitéré ses déclarations précédentes faites devant d'autres juridictions militaires concernant sa non implication dans les décisions d'ordre sécuritaire. Il a affirmé avoir été secoué par les propos du président déchu, Zine El Abidine Ben Ali qui lui avait répliqué au cours d'une communication téléphonique « Il n'y a pas de quoi s'alarmer outre mesure, et s'il en était besoin, il y aurait un millier de morts ou plus » Au cours de l'audience, la parole a été également à l'ex-ministre de l'Intérieur Rafik Haj Kacem qui a souligné la propension de Ben Ali à privilégier« les solutions sécuritaires répressives dans le traitement des crises au détriment des autres solutions », indiquant avoir essuyé les réprimandes du président déchu, pour « avoir été incapable de réprimer comme il convenait les manifestations et les troubles et de ne pas avoir procédé à l'arrestation de leaders locaux et régionaux appartenant à des organisations syndicales, religieuses ou de gauche » A rappeler que les prévenus dans ce procès, soupçonnés d'homicide volontaire et de complicité dans la tentative d'homicide volontaire, à l'exception de Hassen Ennaoui, traduit en justice uniquement pour le délit de tentative d'homicide volontaire sont : l'ancien président Ben Ali, en état de fuite, Ali Seriati, ancien directeur de la Sûreté présidentielle, et Rafik Haj Kacem, ancien ministre de l'Intérieur, tous deux en état de détention, le lieutenant Badreddine Hachana, le colonel Maher Fekih, ainsi que l'agent de police Hassen Ennaoui, en état de liberté.