La stratégie du chaos chère à la Maison Blanche prend forme avec le temps et les événements qui se succèdent dans le monde arabe. Avec la complicité de certains pays arabes amis de l'Amérique, le projet ne tardera pas à voir le jour dans sa forme la plus complète. Un projet dont l'objectif est de détruire les structures des Etats dont la politique va à l'encontre des intérêts américains et de la sécurité de l'Etat hébreu. Ce dernier joue à outrance la carte des divisions qui étaient à l'état latent dans la quasi-totalité de ces pays pour des raisons historiques, géographiques et politiques aussi. La mosaïque humaine, culturelle et religieuse joue en faveur de l'éclatement tant recherché par les Etats-Unis et son allié israélien.
La stratégie qui a réussi avec l'U.R.S.S et la Yougoslavie est celle-là même qui devra s'appliquer aux pays arabes. La politique de « diviser pour mieux régner » est plus que jamais d'actualité chez les stratèges américains qui veulent en finir une fois pour toute avec ces Etats qui peuvent gêner ses projets pour un nouveau remodelage de la carte du monde en général et de celle du Proche et Moyen Orients en particulier.
Et pour que l'entreprise réussisse, il faudrait éliminer tout gouvernement indépendant.
Ceci s'inscrit, d'ailleurs, dans un dessein encore plus grand et englobe un espace encore plus vaste qui comprend l'Europe et l'Asie.
Dans son livre « Le Grand Echiquier », le politologue Zbignew Brgezniski écrivait « qui contrôle l'Eurasie, contrôle le monde ». Voilà qui est dit depuis des années. Et le temps est semble-t-il venu pour que l'on passe à l'action. Le maillon faible de cet espace est bien sûr le Moyen-Orient aujourd'hui en ébullition après la chute des régimes qui ont servi les intérêts américains pour la plupart d'entre-eux, mais dont le mandat est fini selon le calendrier américain.
Aujourd'hui plus question d'entités homogènes sous une seule bannière. Jouer sur la fibre ethnique et exacerber les tensions confessionnelles est le meilleur des moyens pour atteindre le but escompté. Tout cela se fait au nom de la démocratie, de la liberté et des droits humanitaires. Comme si l'Amérique n'avait jamais été soucieuse des sorts des peuples opprimés. Son histoire en Amérique latine avec les coups d'Etat que la CIA avait fomenté pour renverser des régimes élus démocratiquement et mettre à leur place les dictatures les plus abjectes, ou encore ses interventions armées en Amérique comme en Asie ou en Afrique en disent long sur la conception que se font les locataires de la Maison Blanche, des droits légitimes de ces peuples. La vérité est que les Etats-Unis veulent un monde composé de petits Etats édentés et incapables de lever le doigt devant le maître absolu. Pour se faire, il faut créer des cantons là où subsistent encore des Etats notamment ceux qu'on juge hostiles aux visées américaines et israéliennes dans le cas du Proche-Orient où seule la Syrie, demeure une sorte d'épine pour Washington et Tel-Aviv, avec l'Iran bien sûr, dont le tour est très prochain.
Pour Israël et par la voix d'un haut gradé de l'Etat major, la « Syrie ne sera plus une mais plutôt quatre entités disparates qui naîtront après la chute du régime de Bachar Al Assad, avec un canton kurde au nord, un second alaouite sur la côte, un troisième sunnite et quatrième et dernier druze dans la montagne.
Voilà le scénario sur lequel ont travaillé durant des décennies, Israéliens et Américains et que les Arabes sont entrain de le réaliser par procuration.