• Avec l'Italie, rien ne change ! Les vastes horizons ouverts par la visite du chef du gouvernement Hamadi Jébali en Allemagne et en Italie devant le renforcement du partenariat économique entre la Tunisie et ces deux pays et l'Union européenne en général, ont été au centre du point de presse périodique interministériel tenu, vendredi 16 mars 2012, au palais du gouvernement à la Kasbah. Mr Ridha Saîdi, ministre chargé des affaires économiques et sociales, a qualifié les résultats de la visite de positifs, passant en revue les accords conclus à cette occasion avec la partie allemande et la partie italienne en vue de consolider les liens de partenariat et de coopération économique et politique. Les deux parties ont exprimé leur soutien aux projets économiques et sociaux proposés par la Tunisie ainsi qu'à l'impulsion de l'investissement , se montrant compréhensifs aux difficultés rencontrées par la Tunisie aux plans économique et social , après la Révolution. S'adressant à Mr Jébali, la chancelière allemande Angela Merkel lui a dit : ‘'Ayez confiance en nous.'' Il était prévu que la tournée comprendrait aussi la France, premier partenaire économique de la Tunisie, mais la visite à ce pays a été reportée à une date ultérieure car la France se trouve, en ce moment, en période de campagne électorale pour l'élection du Président de la République. Partenariat tuniso allemand Au niveau économique, l'Allemagne s'est engagée à offrir des lignes de crédit pour financer les projets de développement économique et social proposés par la Tunisie, dans le cadre de commissions techniques créées, à cet effet, et qui devraient se réunir prochainement. Ces commissions sont tenues de se réunir au moins trois fois par an. Il a été, en outre ,décidé de mettre en application l'initiative allemande relative au recyclage d'une partie de la dette tunisienne envers l'Allemagne et atteignant 60 millions euros dont la moitié , soit 30 millions d'euros, seront consacrés à financer des projets de développement avant fin juin 2012, et l'autre moitié sera dépensée dans le même but au cours du second semestre de 2012. La partie allemande a exprimé son désir de réaliser des projets de coopération avec la Tunisie dans le domaine des énergies renouvelables, entre autres, dans le cadre du programme d'exploitation de l'énergie solaire au Sahara appelé ‘' Desertec'', et à travers le projet de raccordement du réseau électrique tunisien aux réseaux électriques européens au moyen d'un câble sous marin entre la Tunisie et l'Italie. Une centrale électrique d'une capacité de 1200 mégawatts sera réalisée dans la région du Cap bon, en Tunisie et la grande partie de sa production sera exportée vers l'Europe via le câble signalé, et dont 20% devraient provenir des énergies propres comme l'énergie solaire. La partie allemande autant que la partie italienne d'ailleurs ont convenu de participer à la promotion de la destination touristique tunisienne auprès des tours opérateurs européens. La partie allemande espère pouvoir doubler cette année le nombre des touristes allemands en Tunisie, en le faisant passer à 500 mille, dans la perspective de le porter à un million, à l'avenir. Il a été, aussi ,convenu avec la partie allemande d'apporter un soutien particulier aux petites et moyennes entreprises tunisiennes et mixtes, compte tenu de leur rôle dans la création de nouveaux postes d'emploi. Avec l'Italie, il a été question de la réalisation d'un projet touristique dans la région entre Tabarka et Bizerte, au Nord de la Tunisie. A signaler que l'Allemagne est le troisième partenaire économique de la Tunisie après la France et l'Italie. Il existe en Tunisie 270 entreprises industrielles allemandes qui ont poursuivi leurs activités malgré les aléas de la Révolution et dont 3 seulement ont fermé leurs portes. La partie tunisienne s'est engagée à assurer toutes les conditions propices permettant aux entreprises allemandes , italiennes et européennes en Tunisie de poursuivre leurs activités dans les meilleures conditions. Le nombre des entreprises italiennes en Tunisie avoisine les 750. La visite du chef du gouvernement en Allemagne a été marquée, également, par la conclusion d'une convention portant sur la création d'une Académie tuniso-allemande pour la gouvernance et ce moyennant un don allemand. La partie allemande a convenu aussi de faire profiter la Tunisie de son expérience en matière de formation professionnelle ainsi qu'en matière de politique régionale pour l'aider dans la réussite des programmes tendant à la réalisation de l'équilibre régional. La coopération tuniso- italienne et l'émigration clandestine Avec l'Italie , il a été convenu de parachever le programme d'appui financier à la Tunisie sous forme de primes, d'engagements et de prêts et qui est un ancien programme dont la valeur atteint 270 millions euros. Les deux parties ont décidé de renforcer leur coopération dans les domaines de l'énergie, de l'environnement et du développement régional. Il a été décidé de convoquer les commissions mixtes sectorielles en vue de se réunir pour examiner les voies et moyens d'impulser la coopération dans les divers domaines. Le dossier de l'émigration, notamment l'émigration clandestine non organisé, a été aussi abordé au cours des discussions entre la partie tunisienne et les parties allemande et italienne. Le secrétaire d'Etat chargé de l'émigration, Mr Houcine Jaziri, qui a accompagné, aussi, le chef du gouvernement, est intervenu, à ce sujet. A cet égard, il a été convenu de coordonner les efforts et de multiplier les consultations pour maîtriser le phénomène de l'émigration clandestine non organisée, outre la fourniture de l'assistance nécessaire, logistique et autre, à la Tunisie pour la surveillance des frontières. Quelques 30 mille émigrés tunisiens clandestins se sont rendus en Europe, après la Révolution, à travers l'île italienne de Lampedusa. Le flux migratoire non organisé se poursuit sans relâche. 45 émigrés tunisiens clandestins sont arrivés, jeudi 15 mars, à Lampedusa. Le secrétaire d'Etat a mis l'accent sur la complexité du problème, soulignant l'inefficacité des solutions sécuritaires et préconisant un règlement à la racine, par la réalisation du développement et la création de l'emploi. Mais, un développement intégral et global est une action de longue haleine et nécessite de longues années, a-t-il noté, évoquant les efforts faits pour trouver les disparus parmi les émigrés tunisiens clandestins. Il a été convenu avec la partie italienne de faciliter les opérations techniques permettant de reconnaître les disparus, car les émigrés cachent souvent leurs nationalités pour éviter les refoulements. Au même moment, des démarches sont effectuées afin de conclure avec les pays européens des accords relatifs à l'organisation de l'émigration.