La jeune femme était à cent lieues de penser qu'en rentrant chez elle après une dure journée de labeur, elle allait être victime, non seulement, d'un braquage mais aussi d'un viol. L'aigrefin, accompagné d'un acolyte, s'en tint à son idée machiavélique de violer la femme malgré ses supplications. Elle devait être détournée par ces deux délinquants qui portaient chacun un couteau, pour l'obliger à les suivre. Ayant obtempéré, ils l'ont emmenée dans un lieu retiré pour abuser d'elle sous la menace. Après l'avoir complètement dévêtue, ils assouvirent leurs instincts bestiaux à tour de rôle. Une fois leur forfait achevé, ils prirent la fuite. La pauvre femme, la mort dans l'âme, s'est aussitôt dirigée au premier poste de police pour raconter sa mésaventure. Elle souligna qu'elle connait l'auteur principal qui lui avait naguère promis le mariage avant d'y renoncer. C'est alors qu'elle noua connaissance avec une autre personne qui l'épousa. Pour se venger d'elle, l'ex-fiancé a organisé cette expédition punitive qui lui a permis ainsi qu'à son complice de la violer. Les agents n'ont pas tardé à arrêter un des agresseurs qui, par la suite, a donné le signalement de son complice. Déférés devant la justice, tous deux nièrent les faits qui leur étaient reprochés déclarant que la jeune femme s'était donnée à eux de son propre gré. Comparaissant devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, ils persistèrent dans leur position et réitérèrent les mêmes déclarations, reconnaissant seulement l'état d'ébriété dans lequel ils se trouvaient. L'avocat de la défense demanda les circonstances atténuantes pour ses clients en se basant sur les conditions sociales dans lesquelles ils vivaient. Les deux accusés ont été condamnés à 10 ans de prison pour viol et port d'arme blanche sans autorisation.