Le Temps-Agences- L'Otan a admis ne pas savoir où se trouvait actuellement le colonel Mouammar Kadhafi, tandis que son fils Saadi était sous "bonne garde" à Niamey, la capitale du Niger. "Nous ne devons pas oublier que Mouammar Kadhafi est toujours vivant et qu'il a toujours de l'argent et de l'or pour corrompre les gens", avait récemment prévenu le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil. En outre, le porte-parole du dirigeant libyen déchu, Moussa Ibrahim, a déclaré hier que Mouammar Kadhafi se trouve toujours en Libye et bénéficie du soutien de son armée. "Le dirigeant est en bonne santé, il a le moral (...) Evidemment, il est en Libye", a indiqué à Reuters Moussa Ibrahim joint par téléphone satellite. "Le combat est loin d'être terminé. Nous sommes toujours très puissants, notre armée est toujours puissante (...) Nous avons d'immenses régions de Libye qui sont sous notre contrôle", a-t-il ajouté. "Nous sommes en train de rassembler nos forces et nous libérerons chaque ville de Libye même si nous devons nous battre rue après rue, maison après maison, dans les années qui viennent", a-t-il conclu refusant de dire où il se trouvait. Mouammar Kadhafi reste introuvable et de nombreux hauts responsables de l'ancien régime ont fui depuis l'entrée des forces du Conseil national de transition (CNT) à Tripoli le 23 août. Selon un haut commandant du CNT, Moussa Ibrahim a été aperçu mardi dans la ville de Bani Walid, l'un des trois derniers bastions des partisans de Kadhafi dans le pays, aux côtés d'un des fils de l'ex-homme fort libyen, Saïf Al Islam. Engagée sous mandat de l'ONU pour protéger les civils de la répression, l'Otan a toujours affirmé que Mouammar Kadhafi n'était pas une cible pour elle. Mais plusieurs responsables politiques des pays de la coalition ont reconnu que l'Alliance contribuait à la traque du dirigeant déchu. Selon une source gouvernementale nigérienne, Saadi Kadhafi, entré dans le Nord du Niger dimanche, est arrivé mardi soir à Niamey, où il sera "sous bonne garde" des forces de sécurité nigériennes. Les Etats-Unis avaient évoqué l'équivalent d'une assignation à résidence dans "une résidence officielle d'Etat", mais Niamey a réfuté le terme de "détention" et évoqué plutôt celui de "surveillance" pour les 32 proches de Kadhafi actuellement accueillis sur son sol pour des raisons "humanitaires". Le Niger, qui a reconnu l'autorité du CNT, a promis de respecter ses engagements auprès de la justice internationale s'il y avait parmi eux des personnes recherchées. Sur le terrain, les offensives d'envergures annoncées depuis plusieurs jours n'ont pas encore eu lieu sur les bastions pro-Kadhafi de Bani Walid, Syrte et Sebha, qui ont montré leur capacité à résister et même à contre-attaquer. A Bani Walid, les commandants hésitent toujours à lancer leurs troupes sur ce vaste oasis qui compte 52 villages et 100.000 habitants, la plupart armés. Et la bataille pour Syrte semble encore moins bien engagée, les combattants pro-CNT massés sur la route côtière à l'Est comme à l'Ouest étant encore à des dizaines de kilomètres de leur cible.