Le leader de gauche et secrétaire général du Parti des Travailleurs, Hamma Hammami est intervenu mercredi 16 octobre 2024 sur les ondes de Jawhara FM. M. Hammami est revenu sur la situation politique actuelle en Tunisie en élaborant son bilan et sa vision du règne de Kaïs Saïed. Répondant à la question du journaliste Zouheir El Jiss au sujet des critiques à sa personne et à sa valeur ajoutée pour la vie politique, Hamma Hammami a déclaré que s'il était un partisan du président de la République, on n'aurait pas entendu des propos pareils. « Je milite depuis des décennies pour un projet politique et je ne l'abandonnerais jamais tant que je suis en vie » a affirmé l'invité de « Politica » en réponse au conflit de génération et à l'exclusion des jeunes des postes de décision, il estime que cette approche ne pourra jamais résoudre les problèmes. « L'unité nationale ne peut pas être concrétisée avec la tyrannie » a précisé M. Hammami accusant Kaïs Saïed de source de division du pays. Il a affirmé également que la constitution actuelle n'a pas la capacité d'unir des forces politiques.
Au sujet du slogan porté par le président de la République relatif à la « guerre de libération », Hamma Hammami a déclaré : « Ce n'est pas une guerre de libération, au contraire c'est une guerre contre l'opposition » tout en considérant que l'élection présidentielle du 6 octobre 2024 ne peut être qualifiée d'élection, car elle ne respecte pas les critères démocratiques minimaux. « Ayachi Zammel et Zouhair Maghzaoui ne sont pas des candidats, ce sont plutôt des accompagnants de Kaïs Saïed dans le scrutin électoral » a déclaré l'invité de « Politica » en déplorant l'arrestation de Ayachi Zammel et le harcèlement subi par Zouhair Maghzaoui durant la campagne électorale selon les déclarations de ce dernier. Hamma Hammami a abordé la participation des jeunes aux élections du 6 octobre 2024, soulignant la baisse de 90% à 6% du vote des jeunes en faveur de Kaïs Saïed entre 2019 et 2024. « Le seul bilan du règne de Kaïs Saïed ce sont les arrestations arbitraires » a affirmé l'invité de Zouheir El Jiss en déplorant que le président de la République a remplacé le régime politique démocratique par un régime dictatorial. Il a aussi déclaré que le fait de ne pas inclure des candidats dans la liste finale pour l'élection du 6 octobre 2024 est une décision politique. Hamma Hammami a jugé que le peuple tunisien avait commis deux erreurs graves en acceptant le coup d'Etat du 25 juillet et en réélisant Kaïs Saïed.