Mon collègue et ami Dr Mohamed Fehri Chelbi a fait l'objet d'un mandat de dépôt pour le moins inattendu. Toute la communauté de l'Institut de Presse et des Sciences de l'Information (IPSI) est sous le choc pour cause… l'homme est connu de tous pour sa droiture exemplaire, un sens du devoir académique irréprochable et surtout son attachement à l'éthique professorale sans concession. Dr Chelbi est une « pièce » maîtresse incontournable à la formation universitaire et journalistique et ses collègues et surtout ses nombreux étudiants en témoignent. Mieux encore l'homme était très peu politisé et côté ambition et recherche des « honneurs », il était l'exemple même de la discrétion. En un mot Dr Chelbi représentait le « technocrate » accompli et bien dans sa peau. Le CAPJC - Centre Africain International de Formation des Journalistes lui allait comme un gant, l'homme était dans son jardin bien heureux jusqu'au jour où une « maudite » décision le transplanta à la tête de la télévision nationale ! Inutile de préciser que seuls les connaisseurs parmi les ténors de la profession savent à quel point cette maison surtout du temps de Ben Ali et sa cour ressemblait plus à une mare aux crocodiles qu'à une boîte à images où se projettent nos rêves, nos envies et notre soif de bien être démocratique et social. Cette machine infernale a fini par broyer l'être fragile qu'il est, parce que totalement étranger à son environnement pollué du temps du dictateur et inadapté aux pratiques institutionnalisées bien avant son arrivée à la télévision nationale. Disons en passant qu'il n'est pas le seul, ni le premier et il ne sera certainement pas le dernier, à subir ce sort peu envié de l'intelligence humiliée parce que incapable de nager en eaux troubles. Maintenant que faire alors que le mal est fait ! Nous faisons pleinement confiance dans notre justice tunisienne pour rendre au Dr Mohamed Fehri Chelbi son honneur et le ramener à sa famille totalement éprouvée. Nos juges émérites savent distinguer la bonne foi de la culpabilité réelle. Dr Chelbi n'est pas corrompu, il ne l'a jamais été et s'il y a erreur, elle ne peut qu'être non intentionnelle. Cicéron disait : « Dura lex ced lex » (La loi est dure mais c'est la loi ) mais l'humaine justice c'est d'apprécier, d'interpréter et finalement de distinguer le vrai coupable de l'innocent acteur malgré lui mais de bonne foi ! K.G