Le plaignant dans cette affaire a passé une grande partie de sa vie à trimer dur pour arriver au bout de plusieurs années de labeur à mettre sur pieds une société de production. Tout allait bien jusqu'à ce qu'il connût l'inculpé. Trentenaire, ce dernier lui proposa de collaborer avec lui, et montra dès lors sa bonne volonté dans les transactions qu'il amena pour améliorer le chiffre d'affaires de la société. Au bout de trois mois d'activité, le plaignant voyant qu'il a trouvé l'homme qu'il lui fallait pour l'aider à gérer son entreprise lui a proposé une association. Il l'a ainsi prié de s'occuper des affaires courantes et prendre des décisions à sa place lors de ses absences. C'est au cours d'un voyage en chine, que l'inculpé a abusé de la confiance placée en lui. Il s'est permis en un laps de temps de mettre en vente tout le matériel de la société pour la somme de 120.000 Dinars qu'il a placés dans son compte bancaire personnel. Il s'est permis également de créer en parallèle une société créant le même produit. A son retour, le plaignant est tombé des nues lorsqu'il a appris que son entreprise a fermé ses portes et que son associé s'est permis de liquider le matériel existant et créer une autre société. Il a déposé plainte pour abus de confiance, détournement de fonds de la société en sa faveur. Interrogé par les enquêteurs, l'inculpé a nié l'accusation d'abus de confiance. Il a déclaré qu'il voulait sauver la société d'une faillite, car elle faisait face à plusieurs créanciers qui réclamaient leurs dûs. Il était obligé de vendre une partie du matériel et de déplacer le reste vers un autre lieu. Il a déclaré en outre qu'il ne pouvait en aucun cas agir autrement, le gérant de la société gardait tous les documents avec lui. Il a été traduit devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Devant le juge il a réitéré ses déclarations données au cours de l'enquête préliminaire et a ajouté qu'il devait payer les loyers des locaux de l'entreprise, échus depuis plusieurs. Son avocat a plaidé la bonne foi de son client qui avait l'intention de sauver la société de la faillite. Il fallait faire face aux multiples créanciers qui se sont manifestés après le départ à l'étranger du gérant. Ce dernier n'avait pas laissé de consignes particulières à ce sujet à l'accusé qui a agi au mieux, avait souligné l'avocat, qui demanda sur cette base, l'acquittement de son client pour défaut de preuves. L'affaire a été mise en délibéré.