Tunis - Le Temps: C'est l'affaire d'une quadragénaire qu'a eu à juger le Tribunal de première instance de Tunis. Cette pauvre dame, mère de famille souffrait du comportement de son mari , qui ne cessait de la battre. Il était d'un tempérament fougueux, et les scènes de ménages étaient fréquentes. Les voisins qui avaient apporté leurs témoignages, soulignaient qu'ils entendaient souvent les violentes disputes entre ce couple, et qui se terminaient par les cris stridents de cette épouse battue par son mari. Le jour du drame, elle avait été rossée de coups par le mari excédé et au bord de la colère, ne sachant ce qu'il faisait et ne mesurant aucunement la gravité de son geste. Quand le mari furieux, quitta les lieux, la femme se sentit humiliée et décida de se venger à sa façon. Après avoir versé du pétrole dans la cuisine, elle alluma une allumette et ce fut l'incendie. Heureusement que celle-ci fut maîtrisé à temps par les voisins qui accoururent dès qu'ils s'aperçurent de la fumée qui venait de la maison du malheureux couple, pour sauver les meubles que les flammes qui commençaient à évoluer n'avaient pas encore atteints. Inculpée d'incendie criminelle la jeune femme comparut en état de détresse devant le Tribunal, pour expliquer qu'elle ne voulait nullement mettre le feu à la maison, mais qu'elle avait laissé choir le récipient de pétrole utilisé pour des travaux ménagers. Le feu a pris involontairement soutenait-elle, dès qu'elle alluma la cuisinière à gaz, sans faire attention au pétrole qu'il y avait par terre. Toutefois, le juge lui fit remarquer que le feu avait pris au départ au salon et non à la cuisine, tel que l'avait affirmé les voisins qui donnèrent leurs témoignages . Son avocat plaida l'absence d'intention de la part de sa cliente qui était de surcroît dans un état presque dépressif. Il requit du Tribunal, en tout état de cause, les circonstances atténuantes étant donné la situation déplorable, dans laquelle se trouvait. L'affaire est mise en délibéré.