Z a été recruté par son patron afin de surveiller le chantier. Il lui a promis un salaire de 600 Dinars par mois. Tout se déroulait normalement. Z veillait au grain sur les produits et les matériaux de construction. Au bout de deux mois et suite à un retard de payement de salaire, il a contacté son patron à plusieurs reprises pour réclamer son dû. Ce dernier le tranquillisait à chaque fois et lui demandait de patienter. Après plusieurs jours d'attente et ne voyant rien venir, Z a décidé de se faire payer lui-même. Un soir, il s'est procuré une voiture de transport et en plusieurs voyages et durant toute une nuit il a subtilisé 40 barres de fer, des pièces de support de dalles, 30 portes prêtes à être posées. C'est suite à un contrôle de routine que son employeur s'est rendu compte de la disparition des matériaux. En questionnant Z le patron a remarqué qu'il se contredisait. Ayant eu des doutes sur son comportement, il est allé aviser les auxiliaires de la justice en leur déclarant qu'il a subi une perte de l'ordre de trente milles dinars. Les agents de l'ordre ont arrêté Z pour les besoins de l'enquête. Il ne leur a pas fallu trop de temps pour découvrir le pot aux roses. Z a tout avoué. Il a déclaré que faute de salaire, il a été tenté par cette opération frauduleuse. Il a indiqué le lieu où il avait caché son butin et ainsi tous les matériaux volés ont été restitués à leur propriétaire qui, suite à cela, a décidé de ne pas poursuivre l'employé. Le désistement du plaignant n'arrête pas l'action publique déjà déclenchée par le procureur de la République. Z a été traduit en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de première instance pour répondre de son forfait. Il a avoué devant le juge avoir été l'auteur du vol en présentant des excuses. Il s'est dit avoir été obligé de commettre ce délit pour faire face à des besoins vitaux de sa famille. Il a sollicité la clémence du tribunal. Deux avocats se sont succédés pour essayer de convaincre les juges d'accorder les circonstances atténuantes à leur client qui n'a pas d'antécédents judiciaires et qui n'avait pas réalisé la portée de son acte. Après les délibérations, l'accusé a été condamné à une peine de six ans de prison ferme.