Discussions houleuses, différends, divergences de points de vue, en fait des scènes de ménage à n'en pas finir au sein de ce couple de quadragénaires. De jour ou de nuit, c'est kif-kif, peu importe l'heure, l'essentiel pour les deux époux, c'est de se défouler, pour un oui ou pour un non, qui plus est ! Ce qui explique que l'issue fatale et dramatique qui a couronné la situation continuellement tendue était pratiquement dans l'air. Presque...inévitable Au départ, ce fut pourtant une union des plus banales entre deux voisins se connaissant, peut-on dire, parfaitement bien. En tout cas, pas de secret pour l'une comme pour l'autre partie. Les deux jeunes gens, de l'époque, ont certes mis beaucoup de temps afin de franchir le pas, mais finissant tout de même par tenir la route en toute concorde et en toute homogénéité, dont le fruit fut quatre petits enfants, venus égayer un foyer déjà éclairé par l'entente qui régnait. Le mari, qui tenait une boutique de friperie, ne rechignait point à l'effort pour subvenir aux besoins de sa famille, sans pour autant négliger ses propres "envies", étant porté sur la dive bouteille. Il parvenait pourtant à un certain équilibre, malgré un avis de plus en plus désapprobateur de son épouse. Aussi, les derniers mois furent-ils des plus difficiles et des plus tendus, avec des scènes à n'en plus finir, jusqu'à atteindre des proportions alarmantes et au point d'accaparer l'attention des voisins, dans ce petit coin de la ville de Fouchana, d'ordinaire si calme. Il y a quelques jours, le mari est rentré aux environs de minuit, pratiquement schlass, trouvant cependant sa douce moitié à l'attendre sur des charbons ardents. Ce fut dès lors une nouvelle dispute, malgré l'heure indue, qui allait se terminer mal, très mal. Exacerbé, le sang ne faisant que lui monter à la tête, le bonhomme a fini par perdre la boule et pousser brutalement sa femme, laquelle est allée dégringoler les escaliers. Une chute terrible qui eut pour conséquences des fractures aux jambes et une grave blessure, surtout, à la tête. Réalisant à ce moment la gravité de la situation, le mari aurait essayé de ranimer l'épouse, mais cette dernière, victime d'une hémorragie, n'a pu tenir le coup, passant de vie à trépas et plongeant le conjoint dans un abîme de désespoir. C'est alors qu'il a cherché à maquiller "l'accident", sinon à se débarrasser tout bonnement du cadavre, tenant à s'en éloigner le plus loin possible ! C'est ce qui explique qu'il a dû attendre l'aurore pour jeter le corps inerte, aux alentours de quatre heures du matin, dans sa camionnette et se diriger vers un amas de détritus ! Manque de pot, cependant, au moment où il s'apprêtait à dégringoler le cadavre dans le tas, il a été surpris par une femme passant dans le coin. A la question de cette dernière sur l'état de santé de l'épouse, le bonhomme n'a pas trouvé d'autre alternative que de lui avancer la thèse du malaise et qu'il était justement en route pour la transporter aux urgences ! Il y est effectivement allé, mais pour se voir arrêter, la direction de l'établissement hospitalier ne manquant pas d'alerter les auxiliaires de la justice. Il faut dire que le corps médical ne fut pas dupe, fixant l'heure du décès à une heure du matin...