Cette aide ménagère, âgée à peine de 20 ans qui déroba la somme de 4000 dinars à son employeur, prétendit qu'elle avait agi de la sorte afin de faire face, aux frais de son mariage. Elle les avait en effet remis à son fiancé qui s'occupait de toutes les formalités en vue de convoler en justes noces avec sa dulcinée. Cependant il déclara ignorer totalement l'origine suspecte de cet argent, d'autant plus que sa fiancée lui fit croire à une aide faite gracieusement par son employeur. Or ce dernier alerta la police dès qu'il constata la disparition de cette somme, en déposant une plainte contre inconnu. Cependant il suspecta la jeune aide ménagère qui, interpellée, avoua son forfait en déclarant qu'elle n'y avait aucune autre solution, pour aider son fiancé et ne pas être dans l'obligation de retarder son mariage dont la date était imminente. Elle ajouta qu'elle n'était pas poussée par une cupidité morbide, puisque les 4000 dinars faisaient partie dune liasse de 10 000 dinars que son employeur avait dans l'armoire à glace de la chambre à coucher. La jeune fille confirma par ailleurs le fait que son fiancé n'était pas au courant de ce détournement, car elle lui avait fait croire à un don de la part de son employeur. En tout état de cause, elle fut inculpée de vol qualifié et comparut dernièrement devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Réitérant ses déclarations données au cours de l'enquête préliminaire elle affirma qu'elle avait l'intention de restituer ladite somme à son employeur, ne serait-ce qu'en plusieurs tranches, qui seront déduites de son salaire. Son avocat la soutenant, plaida les circonstance atténuantes de sa cliente, qui commença à travailler, fit-il remarquer depuis un très jeune âge sans pour autant bénéficier de son salaire qui allait directement à son père. Ce dernier, ajouta-t-il, refusa de participer par une quelconque aide à sa fille qui devait se débrouiller seule. A quelques jours de son mariage, elle s'était trouvée devant une impasse, et ce fut la raison pour laquelle elle eut recours à cet acte délictueux certes, mais qui constituait pour elle une sorte de bouée de sauvetage. L'avocat présenta au tribunal une copie de l'invitation au mariage, afin de démontrer que l'accusée a été prise de court et acculée à agir de la sorte. C'est un état de nécessité, considéré parmi les cas de circonstances atténuantes, conclut l'avocat qui requit la clémence du tribunal. L'affaire a été mise ne délibéré.