Tunis-Le Temps : Il était deux heures du matin lorsque cet artiste qui venait d'achever son dernier numéro, monta dans le taxi qu'il appela pour rentrer chez lui. Il avait bu un coup de trop et manquait de ce fait de lucidité. Pas trop quand même, mais suffisamment pour créer un différend avec le taximan qui réclamait son dû, et qui au lieu de le ramener à destination, se dirigea au poste de police le plus proche.Il déposa une plainte contre cet artiste qui refusait de payer le montant de la course. Que nenni, clama haut et fort l'artiste, en précisant que la faute incombait plutôt au chauffeur de taxi qui refusait de le conduire à son domicile. L'artiste fut quand même inculpé de grivèlerie, et condamné pour ce délit, par le tribunal d'instance de Tunis, à deux mois de prison, plus 16 jours pour ivresse publique. L'accusé interjeta appel, et comparut dernièrement devant la cour, afin de préciser qu'il n'avait pas refusé de payer, mais c'était le taximan qui refusa de le conduire à la destination demandée. L'avocat de la défense affirma que son client avait payé son du au poste de police, après avoir expliqué aux agents le motif de son refus. L'avocat ajouta qu'en tout état de cause, le délit de grivèlerie n'était pas consommé, son client n'ayant jamais eu l'intention de ne pas payer. Le tribunal, après en avoir délibéré, confirma la peine prononcée par le tribunal d'instance,à l'égard de l'artiste, en l'assortissant toutefois du sursis.