Tunis-Le Temps - Dans cette affaire dont nous avons relaté les péripéties auparavant la victime, de nationalité étrangère et ex-entraîneur de football dans son pays d'origine a été trouvée inerte et gisant dans une mare de sang un 16 février de l'année écoulée, dans la maison qu'il occupait à Hammamet. Une tierce personne se trouvant ce jour-là dans les parages, alerta la police par téléphone, après avoir remarqué deux jeunes gens à l'attitude suspecte, quitter à la hâte la maison de la victime. Dépêchés sur les lieux, les agents de la brigade criminelle découvrirent la victime sans vie, pieds et poings liés, avec une profonde blessure à la carotide et gisant dans une mare de sang. Les agresseurs avaient vraisemblablement pénétré dans la maison par effraction, et surprirent le maître de céans qui tenta de leur résister. Ils commencèrent par le ligoter avant de le larder de coups de couteau, en finissant par lui trancher la gorge. L'enquête ordonnée par le procureur de la République aboutit à l'arrestation de deux jeunes gens qui reconnurent leur forfait au cours de l'enquête préliminaire. Devant le juge d'instruction, l'auteur principal déclara qu'il avait des relations douteuses avec la victime qui était de mœurs particulières. Cependant ces relations s'étaient gâtées, ajouta-t-il, depuis le jour où celle-ci l'accusa de vol. Il se sentit vexé, voire humilié, et l'idée de se venger commençait à le ronger. Le jour des faits, il était invité à dîner par le maître de céans, et il décida de le tuer en demandant à son ami qui était également invité avec lui, de l'aider à mettre en application le plan qu'il mit au point pour tuer son hôte. Inculpés d'homicide volontaire et de complicité, ils comparurent dernièrement devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Grombalia où ils donnèrent de plus amples détails sur le déroulement des faits. L'auteur principal déclara en effet, qu'il était dans un état dépressif, surtout après l'échec qu'il essuya au cours du voyage qu'il effectua à l'étranger dans l'intention de travailler. A son grand désespoir, il rentra bredouille, après avoir dilapidé toutes ses économies. La victime lui téléphona pour l'inviter à dîner chez lui. Il eut alors l'idée de cambrioler la maison de son hôte, où il y avait des objets de valeur et mit au courant son ami de son projet. Ils se rendirent donc tous les deux chez la victime et après un dîner bien arrosé, ils se mirent à regarder un match de football qui passait ce soir)là à la télé. Toujours selon la déclaration du meurtrier, la victime profita à un moment donné pour lui demander à assouvir ses vils instincts. Ce qu'il répugna et pris d'une grande colère il se dirigea vers la cuisine pour chercher le couteau avec lequel il lui porta une série de coups. Son complice lui mit une grande serviette sur la bouche afin de l'empêcher de crier. Le meurtrier était tellement déchaîné et violent que la lame du couteau avec lequel il s'acharnait sur la victime se brisa. D'un geste automatique et incontrôlé, et n'ayant pas encore assouvi sa soif de vengeance, il alla à la cuisine pour chercher un deuxième couteau, avec lequel il donna le coup de grâce à la victime atterrée et le sang giclant de ses blessures, en lui tranchant la gorge d'un geste ferme et sans aucune hésitation. Le maître de céans agonisait encore, tandis que ses agresseurs insouciants ou plutôt inconscients de la gravité de ce qu'ils venaient d'accomplir, profitèrent pour faire main basse sur quelques affaires se trouvant ça et là , dont des bouteilles de vins et quelques objets d'art, avant de quitter hâtivement les lieux. Le complice ne put que confirmer, devant le tribunal, ces déclarations, en précisant qu'il avait seulement empêché la victime de crier, sans lui avoir porté de coups. L'avocat de la défense plaida l'absence de l'intention de tuer par l'auteur principal, ainsi que l'excuse de provocation. La victime fit remarquer l'avocat, était de mœurs douteuses et considérait l'accusé principal comme un objet de plaisir qu'il pouvait monnayer à sa guise. Ce fut la raison pour laquelle, celui-ci se sentant humilié décida de se venger en donnant une bonne correction à la victime. Mais il n'avait aucunement l'intention de tuer. Quant au complice il n'avait pas violenté la victime mais il l'avait seulement empêchée de crier, conclut l'avocat. Le tribunal après en avoir délibéré, condamna l'auteur principal à 20 ans de prison. Quant à son complice, il écopa de la peine de 15 ans d'emprisonnement.