Personne ne peut mettre en doute que les Tunisiens, dans leur grande majorité, ont perdu la culture et le goût du travail, depuis la Révolution et les raisons sont endogènes et exogènes aux travailleurs eux-mêmes qui sentent que leur pouvoir d'achat régresse, de jour en jour, en plus d'un dinar qui n'a plus aucune valeur au niveau des changes. Les responsables syndicaux et à leur tête, le secrétaire général de la centrale ouvrière en sont conscient, mais, à eux seuls, ils ne peuvent pas réinstaurer cette culture du travail. Le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a effectué lundi, une visite au port de Radès selon la page Facebook officielle de l'UGTT. Le but principal de cette visite est de voir l'efficacité du système informatique d'exploitation «Terminal Operating System» annoncé le 15 août 2018 par le chef du gouvernement Youssef Chahed. L'initiative est louable, mais elle ne doit pas se limiter, seulement, à trouver des failles dans les décisions du chef du gouvernement, parce qu'à ce moment-là, on ne peut fermer les yeux sur une volonté de faire chuter le gouvernement, adviendra que pourra pour l'avenir économique du pays. Même si un effort a été fait pour montrer que les travailleurs font leur devoir de la meilleure manière, il n'en demeure pas moins que le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), en tant que responsable syndical averti et chevronné, ne peut pas manquer de remarquer que tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le port de Radès souffre des grèves à répétition, des magouilles qui y existent, de la corruption, des dessous de table et de pas mal d'autres maux qui ont fait que les services sont loin de permettre le redécollage économique. Taboubi a indiqué, textuellement, que nous sommes tous, sur le même bateau et qu'il faut qu'il y ait une véritable volonté politique pour engager un dialogue politique responsable et clair, avec des programmes à long terme pour sortir de l'ornière et engager le renouveau, jetant, ainsi, la balle dans le camp du gouvernement. Il a ajouté que nous devons faire l'effort, main de la main, pour que ce pays qui est le nôtre à tous regagne sa place dans la marche vers le progrès et le développement. Evoquant le problème des nonchalants et des réticents à l'effort, Taboubi a souligné que tout le monde doit faire son devoir, appelant les responsables et les dirigeants à faire leur devoir et de sévir contre ceux qui ne font pas leur travail. Il a souligné à ce propos, « Où êtes-vous, Messieurs les responsables, et sachez que nous ne défendons pas les paresseux et ceux qui ne font pas leur travail. Tous les travailleurs veulent faire évoluer leur entreprise, pour qu'elles durent et pour qu'on puisse assurer l'avenir de leurs enfants et leurs petits-enfants. En tant qu'institution syndicale, nous avons ce que nous voulons pour notre pays ». Le secrétaire général de l'UGTT a indiqué, en outre, que les salaires les plus bas en Afrique du Nord, sont en Tunisie et a réaffirmé que l'organisation syndicale continuera à défendre les travailleurs, pour garantir leurs droits et améliorer leurs situations sociales. Il a souligné que l'UGTT est prête à défendre et faire pression, sur le terrain, pour la satisfaction des attentes des travailleurs. ‘' Les ouvriers sont prêts au sacrifice dans l'intérêt de la Tunisie, à condition que les autres parties y contribuent, chacun selon ses moyens,'' a ajouté Taboubi. Même si son intervention était pleine de critiques contre le chef du gouvernement qu'il cherche à évincer, le secrétaire général de la centrale syndicale a donné son feu vert pour sévir contre les récalcitrants, les fainéants, les empêcheurs de tourner en rond, des corrompus et des absentéistes, afin que le port de Radès qui est le nerf de l'économie tunisienne puisse accomplir sa mission, de la meilleure manière, et par projection, à ce que tout le monde participe à la revalorisation de la culture du travail.