Dimanche soir, lors de la rencontre opposant le Brésil à la Côte d'Ivoire (3-1) pour le compte de la 2e journée du groupe G de la Coupe du monde 2010, Abdelkader Keita s'est fendu d'une simulation lamentable pour faire expulser le Brésilien Ricardo Kàkà (88e). Beau joueur sur l'occasion et face au carton rouge brandi par l'arbitre français, M. Stéphane Lannoy, le Ballon d'Or 2007 a su quitter dignement le terrain, au contraire de son adversaire ivoirien. Dimanche soir, du côté de Johannesburg, on joue la 88e minute du match comptant pour la deuxième journée du groupe G de la Coupe du monde 2010 entre le Brésil et la Côte d'Ivoire lorsque Abdelkader Keita, entré en jeu vingt minutes plus tôt, s'effondre après un contact avec Ricardo Kàkà. La Seleçao mène alors largement au score (3-1) et se contente de gérer la fin de match, là où certains Ivoiriens sont passablement énervés d'avoir pris une leçon de réalisme. Suspension à prévoir pour Keïta? Monsieur Lannoy, l'arbitre français de la partie, hésite à peine et sort promptement, à l'encontre de l'Auriverde, un second carton jaune synonyme d'expulsion. Rapidement, les images rétablissent la vérité. L'ancien attaquant lillois était en train de filer vers l'avant proposer une solution au moment où les Eléphants s'apprêtaient à jouer un coup de pied arrêté lorsqu'il s'est heurté de plein fouet à son adversaire direct, simplement coupable d'avoir été placé à cet endroit. Une faute qui valait, à coup sûr, une expulsion tant elle était méchante... L'ailier du Galatasaray SK a donc choisi son camp: celui des tricheurs. D'autant que, en plus de sa supercherie grossière qui a abusé l'homme en noir et l'un de ses assistants, Abdelkader Keïta s'est ensuite roulé par terre comme un homme qui aurait sauté sur une mine antipersonnel pour montrer à quel point le "coup" violent porté par le sociétaire du Real Madrid avait été répréhensible. Si, lors de la finale 2006 entre la France et l'Italie, Zinedine Zidane avait été piégé par la vidéo, ce ne devrait pas être le cas de Kàkà dans les jours à venir. En effet, la Fifa devrait rapidement se pencher sur ce dossier, comme elle l'avait par exemple fait en 2002 lorsque Rivaldo avait, face au Turc Hakan Unsal, lamentablement simulé suite à un geste d'énervement de son adversaire, qui lui avait envoyé, de façon virulente certes, le ballon dans le genou, provoquant une vive douleur au visage du Ballon d'Or 1999. Le Sud-Américain n'avait toutefois pas été suspendu par la suite mais avait écopé une amende de 7.800 euros. Lannoy, l'erreur de trop? Depuis huit ans, la donne a changé et Abdelkader Keïta pourrait parfaitement être pris par la patrouille et récolté une rencontre de suspension mais sa "victime" serait-elle lavée de tout soupçon? Au coup de sifflet final, Carlos Dunga, le sélectionneur national brésilien, était furieux d'avoir ainsi été floué par le corps arbitral. Mais, déjà qualifié pour les huitièmes de finale, le Brésil aurait de toute façon fait tourner son effectif pour le dernier match de poule contre le Portugal et l'absence de Kaka, si elle est confirmée, ne devrait pas être un gros handicap. En attendant, Abdelkader Keïta, après avoir déçu lors de son passage à l'Olympique Lyonnais deux saisons durant, entre 2007 et 2009, se montrant parfois très agressif dans ses interventions au point de rejoindre parfois les vestiaires avant ses partenaires lors de ses derniers mois entre Rhône et Saône, prouve que son exil en Turquie ne lui a pas été d'une grande aide. Quoi qu'il en soit, la Fifa devrait annoncer d'ici peu son désir de se pencher ou non sur le dossier. Une chose est sûre, après avoir validé un but de Luis Fabiano pour la Seleçao à la 50e minute de jeu, alors que l'attaquant du FC Séville s'emmène, sur l'action, le ballon de la main puis de l'épaule, M. Stéphane Lannoy, seul représentant tricolore du Mondial jusque-là épargné par les critiques, a sans doute perdu sa place parmi les arbitres susceptibles d'officier durant la suite de la compétition. 2010, une Coupe du monde définitivement maudite pour les bleu, blanc, rouge?