Des études récentes ont montré que la Tunisie dispose d'au moins une soixantaine de sites et de potentialités écotouristiques qui révèlent une richesse de ressources naturelles, culturelles et humaines indéniables L'écotourisme, tel que défini par la Société internationale sur l'écotourisme, est « une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l'environnement et au bien être des populations locales ». Un créneau ami de l'environnement contrairement au tourisme balnéaire qui, malgré ses retombées économiques et sociaux, observe une dégradation de plus en plus accrue des ressources naturelles. Selon l'Organisation internationale du tourisme, ce secteur connaît, au niveau mondial, une croissance moyennant 30% par an, et génère une valeur ajoutée trois fois plus que celle du tourisme classique, balnéaire en l'occurrence, sachant que l'écotourisme demeure un produit qui profite directement auwx populations locales des zones intérieures. Par ailleurs, l'écotourisme «peut contribuer au renversement de la tendance de dégradation des écosystèmes côtiers qui connaissent une pression anthropique accrue, manifestée par une forte concentration de l'infrastructure touristique sur les côtes. En effet, environ 90% des unités hôtelières de la Tunisie sont implantées sur le littoral». Les études récentes ont montré que la Tunisie dispose d'au moins une soixantaine de sites et de potentialités écotouristiques qui révèlent une richesse de ressources naturelles (faunistiques, floristiques et géologiques), culturelles et humaines indéniables. Difficultés d'agrément et d'autorisation Ce secteur qui constitue un vecteur de développement durable est confronté à plusieurs contraintes liées à des barrières culturelles et à l'absence d'un consensus autour de ce thème, d'une réglementation adéquate, d'une politique cohérente et à des organisations et institutions inadaptées. De même, les opérateurs de l'écotourisme se heurtent eux aussi à la non-reconnaissance d'un statut spécifique qui leur permette de surmonter les difficultés d'agrément et d'autorisation. Les écosystèmes désertiques de la Tunisie ont un potentiel élevé pour aborder la diversification économique rurale et les besoins de création d'emploi grâce à un modèle lié à la protection de la biodiversité dans les aires projetées gérées tels que les parcs, objets du projet «écotourisme et conservation de la biodiversité désertique au Sud tunisien », à savoir Bouhedma, Jebil et Dghoumès. Créer un réseau d'aires protégées La mise en place d'un modèle d'écotourisme attirant un faible effectif mais des touristes à haute valeur, «combiné au développement d'activités écotouristiques pour la population locale, représente un ajustement optimal pour le développement durable de ces zones, avec les avantages associés de la préservation de la biodiversité. Cela suggère que le renforcement des aires protégées en Tunisie à travers des investissements conséquents en infrastructure et moyennant une meilleure gestion, avec la pleine participation des communautés adjacentes et l'implication du secteur privé, pourrait contribuer de manière significative à l'objectif de préservation de la biodiversité». Ce projet contribue aussi à la promotion des pratiques de gestion des terres et des ressources naturelles traditionnelles et novatrices au sein des agro-écosystèmes, préservant ainsi la capacité d'adaptation des réactions des communautés locales. La mise en place de mécanismes de motivation financière adéquats pour le développement des activités d'écotourisme renforcerait le partenariat public-privé, objectif fondamental du projet cofinancé par le Fonds pour l'environnement mondial et dont la gestion est confiée à la Banque mondiale. L'objectif est également de créer un réseau d'aires protégées, dont les contributions des différents partenaires et bailleurs de fonds se complètent. «Le réseau contribuerait ainsi à une harmonisation des activités entre les différents organismes gouvernementaux et leurs partenaires financiers et techniques», sachant toutefois que la plupart des nouvelles aires protégées ne disposent pas de plans de gestion mis à jour, ni de mécanismes de financement durable. Le principal défi qui s'impose aujourd'hui est comment peut-on faire des aires protégées des locomotives de développement local et réussir par là même à impliquer les communautés dans le processus de décision et de gestion des aires protégées. Le cadre institutionnel et réglementaire existant ne favorise pas un développement optimal de l'écotourisme. L'absence d'une vision commune entre les principaux acteurs et d'une institution de promotion de mécanismes de coordination, outre la faiblesse des avantages offerts au secteur privé pour mobiliser des investissements, entrave le développement de ce nouveau produit. A cela s'ajoute l'absence d'un statut juridique clair pour les fournisseurs de l'écotourisme, ce qui rend difficile la démarche de demande de prêts bancaires. Ledit projet s'inscrit dans le cadre de la stratégie de la conservation de la biodiversité des zones arides et la valorisation des écosystèmes naturels typiques par la promotion du tourisme écologique. Il s'agit, aussi de développer une nouvelle approche de gestion des aires protégées qui intègre le développement de l'écotourisme et l'engagement des communautés locales. Le projet, dont la durée d'exécution s'étale sur cinq ans (2013-2018), se focalise sur trois parcs nationaux dans le Sud-Ouest, le PN Dghoumès (gouvernorat de Tozeur) et Jebil (gouvernorat de Kébili), et dans le Centre-Est, le PN de Bouhedma (gouvernorat de Sidi Bouzid et Gafsa). Une enveloppe de 4,27 millions de dollars sera mobilisée en tant que don du Fonds de l'environnement mondial.