Création d'une société de traitement des déchets miniers et des réserves d'anciennes galeries minières à Bougrine Une nouvelle lueur est venue raviver la flamme du secteur minier avec la création de la société de traitement des minéraux et des réserves encore emmagasinées dans les anciennes galeries minières de zinc, de plomb... ou encore les déchets de phosphate de la mine de Kalaâ Khesba. La société vient, en effet, d'acquérir tout le site de l'ancienne mine de Bougrine, dans la délégation du Sers, gouvernorat du Kef, qui, quinze années durant, a fait le bonheur de la région en favorisant la création de 350 postes d'emploi. Aujourd'hui, la nouvelle société va essayer de redorer le blason de l'activité minière dans toute la zone du Nord-Ouest et favoriser la création de près de 120 postes d'emploi directs, une aubaine pour la région où chaque poste créé compte, tant le chômage y est élevé. Le patron de l'entreprise, Taoufik Mansouri, n'y va pas par quatre chemins. Il s'agit pour lui de faire renaître le secteur minier afin de lui permettre de participer à la dynamisation de l'activité socioéconomique et au renflouement des avoirs de l'Etat en devises dans la mesure où toute la production est vouée à l'exportation, en particulier vers les marchés européens. Le projet a nécessité des investissements de l'ordre de 12 millions de dinars, avec une participation non négligeable de la Banque tuniso-émiratie qui est entrée en participant dans la structure financière du projet et non en tant que bailleur de fonds, ce qui traduit la confiance de cette institution financière dans le projet. L'exploitation des anciennes petites mines épuisées va permettre, selon le premier responsable de la société, de dépolluer certains sites miniers où des stocks de déchets sont accumulés à même l'air libre devant les galeries. Le projet s'intéresse aux mines de Sakiet Sidi Youssef, Touiref, Boujaber, Lakhouat, Garn Halfaya et Kalaâ Khesba, et tous les autres gisements miniers du Nord-Ouest capables de soutenir l'activité de l'entreprise. Pour le moment, l'on s'active à parachever les travaux de réparation et d'implantation des équipements de traitement qui pourraient se poursuivre jusqu'à la fin de cette année alors que le travail effectif de traitement et d'entrée en production est attendu pour le début de l'année prochaine, selon M. Mansouri. Pour Ammar Henchiri, ancien responsable au sein de la mine de Bougrine et docteur en minéralogie qui a également contribué par son travail bénévole à la formation de plusieurs générations d'étudiants à la faculté des Sciences de Tunis dans son domaine, il s'agit du meilleur choix opéré dans le secteur minier dans la mesure où l'infrastructure de base est en place et que l'on peut facilement faire revivre les anciennes petites mines en allongeant leur durée de vie et en créant de nouveaux postes d'emploi dans la région, surtout que celle-ci dispose aussi d'une voie ferrée qui peut faciliter le transport de la production aussi bien vers l'usine que vers les ports. Pour cet homme, qui a enseigné pendant plus de 16 ans à titre bénévole, sans toucher le moindre millime, dans l'une de nos prestigieuses universités, tout en s'acquittant des frais de transport, le secteur minier a encore de beaux jours devant lui, notamment avec l'avènement attendu de l'exploitation du gisement phosphaté de Sra Ouertène qui pourrait se révéler l'un des plus grands gisements phosphatés de Tunisie et qui pourrait trouver son salut dans la nouvelle usine de traitement des minéraux à Bougrine. Une affaire à suivre.