A partir d'aujourd'hui, une consultation nationale sera lancée en prélude à un nouveau profil environnemental de la Tunisie, en fonction duquel toute une politique en la matière sera mise en place. L'initiative, qui a été prise par le ministère de tutelle en partenariat avec la délégation de l'Union européenne, vient répondre à des exigences dictées par un nouveau contexte de coopération Nord-Sud, suivant une nouvelle logique de bon voisinage. Une condition sine qua non pour s'engager dans un programme de coopération tuniso-européenne qui s'étalera sur six ans, couvrant la période 2014-2020. Identifier un nouveau profil environnemental n'est pas une tâche aisée, dans la mesure où la question nécessite plus de détails et d'études pour savoir tracer la portée d'une telle réflexion. Car la sauvegarde de l'environnement est en soi une action globale et exhaustive qui ne permet pas une division ou une répartition géographique. L'on parle ici d'une carte environnementale à une large échelle. Le fait d'intégrer les soucis et les recommandations émanant de plusieurs secteurs de la société tunisienne, par une démarche participative et interactive, renvoie à une planification du développement durable spécifique à chaque région. C'est pourquoi la consultation prendra la forme d'un cycle de cinq ateliers régionaux répartis sur cinq zones d'intervention, où les besoins et les attentes des citoyens pourraient, ainsi, former les principaux indicateurs de la situation environnementale dans le pays, à travers un diagnostic complet au préalable. Cette nouvelle démarche vise à consacrer le principe de la proximité, de la localité. Cela rappelle, bien évidemment, le fameux processus de l'agenda 21 local que le ministère de l'Environnement avait adopté depuis 1995. La même année où la Tunisie a été le premier pays du sud de la Méditerranée à avoir signé un accord d'association avec l'UE. Aujourd'hui, l'on se retrouve avec la même approche participative, le même «profil environnemental», mais sous une autre appellation, une autre version. L'essentiel est de relever les défis auxquels font face les régions du pays depuis le lancement du précédent agenda. C'est dire que la longue liste des problèmes environnementaux affiche encore les mêmes priorités d'autrefois, d'autant plus que l'état des lieux empire de plus en plus, faute d'une stratégie efficace. Ainsi, en été comme en hiver, la situation est alarmante. Pollution dans la capitale et ses environs, déforestation et infrastructure inondable au nord-ouest, érosion marine et vulnérabilité du littoral, désertification et qualité d'eau précaire au sud du pays, sont autant de points névralgiques d'un milieu où il ne fait pas bon vivre. Sans pour autant oublier l'impact, bien réel, des changements climatiques sur la survie de l'homme et l'équilibre de la biodiversité. Ces fléaux environnementaux ne datent pas d'hier, ils existent depuis belle lurette. Et la convention de partenariat Tunisie-UE remonte bel et bien à l'année 95. Pourquoi ce profil environnemental suscite-il, de nos jours, l'intérêt européen pour revoir la politique de voisinage et de coopération avec la Tunisie ? Ou tout simplement parce que le contexte politique a changé. Quoi qu'il en soit, l'ambassadeur de l'UE à Tunis, M. Adrianus Koetsenruijter, a manifesté un attachement indéfectible à réussir ce nouveau partenariat. «Nous pourrons préparer les futurs programmes avec une meilleure compréhension de comment faire pour intégrer d'une manière plus efficace l'environnement dans tous les secteurs concernés...», déclare-t-il.