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Les petits porteurs naviguent à vue
Bourse de Tunis — Salle de marché — Reportage
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 11 - 2011

• Les indicateurs trimestriels et les bilans semestriels sont insuffisants pour constituer une image fidèle de la situation de l'entreprise et de ses projets futurs.
• «Il est fortement recommandé d'opérer des achats et des ventes progressives, en petites mises, sur un ensemble de valeurs sélectionnées, pour sauvegarder la valeur du portefeuille et maximiser les gains», soutient un intermédiaire en Bourse.
Il est 11h30, autour d'une grande table, trois hommes se croisent les regards sans se parler. Quelques gestes, des clins d'œil et des murmures, puis tout le monde focalise sur les écrans au fond de la salle. Pourtant, ça fait des années qu'ils se côtoient à la salle du marché, au siège de leur intermédiaire en Bourse, presque quotidiennement. Ils sont à l'affut de tout mouvement des cours boursiers, illustré par des triangles verts et rouges et des lignes donnant des explications sur les offres d'achats et des ventes, en quantité et en valeur. Plongés dans leurs réflexions, ils tentent d'anticiper les tendances de la Bourse pour espérer réaliser des plus-values sur la cession des titres ou acheter des actions à bon marché.
Notre question portant sur les difficultés que rencontre un petit porteur a animé les discussions et le débit des idées et des propos prend de la vitesse. Puis, rapidement, les joueurs ont mandaté l'un d'eux pour les représenter et s'exprimer en leur nom. En effet, ce comportement est tout à fait compréhensible, puisque dans les assemblées générales des entreprises, les petits porteurs sont représentés par l'un d'entre eux. En conséquence, il reçoit des jetons de présence s'élevant à près de quelques dizaines de mille dinars. Apparemment c'est le rêve de tout petit porteur. M. Karim relève : «Le petit porteur est constamment exposé aux risques du marché». Et d'expliquer : «Ils paniquent, puis ils commencent à se débarrasser de leurs titres, ce qui engendre l'effondrement des valeurs boursières et des portefeuilles». En effet, démuni d'informations utiles et pertinentes, ces joueurs règlent leurs comportements au rythme des gros investisseurs et aux tendances, à court terme, du marché. «D'où les plus gros risques du délit d'initié» note-t-il. Ce délit boursier est commis par des personnes qui vendent ou achètent des valeurs mobilières en se basant sur des informations dont ne disposent pas les autres. D'où l'utilisation ou la communication de ces informations peuvent générer des gains illicites lors de transactions boursières. Le joueur pointe du doigt la complaisance entre les gros investisseurs, les membres de certaines assemblées générales et les intermédiaires en Bourse. Pour pallier cet écueil, il est impératif de vulgariser l'information. «Les indicateurs trimestriels et les bilans semestriels sont insuffisants pour constituer une image fidèle de la situation de l'entreprise et de ses projets futurs», explique M. Khaled. Du même avis, les autres joueurs déplorent le manque de communications financières des entreprises cotées. Pis, le problème est plus prononcé pour les entreprises semi-étatiques ou la lourdeur administrative entravant le rythme des communications. En redressant sa casquette, avant de partir, il conclut : «Le petit porteur est marginalisé». A cet égard, il est à noter que ces investisseurs ont besoin d'informations sur les entreprises, de conseils des intermédiaires en Bourse et d'une fourchette des prix d'achat et de vente des titres. Autre obstacle est la commission de courtage relativement chère pour les petits porteurs. Elle est de 4 à 8 pour mille.
Plus de transparence et d'accessibilité
Un peu plus loin, une rencontre one to one, entre le conseiller et l'un des plus anciens joueurs, M. Mahmoud, le doyen, qui a commencé les spéculations depuis son jeune âge. Accompagnant toutes les phases de l'évolution de la place boursière, de la cotation sur les panneaux, nominatives, à celle électronique, anonyme, en passant par l'intermédiation des banques, il relève : «Le marché a gagné aussi bien en transparence qu'en sécurité et offre plus d'accessibilité aux petits porteurs». Mais, le doyen estime que les petits porteurs agissent, encore, à «l'aveuglette» et en manque de visibilité. Son conseiller intervient : «La délicatesse de notre métier réside dans la gestion du patrimoine d'autrui». On conclut qu'il donnera les conseils nécessaires en vue de réduire les risques et doper l'espérance de gains. En revanche, à la suite d'un bref entretien téléphonique, il a placé sept mille dinars en un seul titre. La seule motivation est que ladite société donnera une communication financière qui pourrait contenir des indicateurs ou déclarations encourageantes susceptibles de créer une tendance acheteuse des actions de la société, d'où une potentielle hausse des cours et donc la réalisation de plus-value sur cession. A la clôture de la séance, des applaudissements et des cris de joie se font entendre à la salle de marché. Les mises sont porteuses. C'est un jour de chance pour ces petits porteurs. A vrai dire, cela obéit aux règles des jeux d'un casino plutôt qu'aux chapitres d'analyse des marchés de capitaux ou ceux de la gestion de portefeuille.
Enfin, à en croire les conseils des joueurs, le petit porteur ne doit pas miser tout son budget, éviter de paniquer et être à l'affut de l'information. «Il est fortement recommandé d'opérer des achats et des ventes progressives, en petites mises, sur un ensemble de valeurs sélectionnées, pour sauvegarder la valeur du portefeuille et maximiser les gains», explique l'intermédiaire.


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