Gafsa a gagné et séduit, mais la route du maintien est encore longue Huit minutes de jeu et EGSG menait par deux buts à zéro. Le scénario des trois dernières journées, tant redouté, n'a pas eu lieu, mais l'équipe a encaissé deux buts et a failli laisser échapper la victoire dans le dernier quart d'heure. Soulagé au coup de sifflet final, Kadri ne cache pas ses frayeurs. «Certes, on a marqué d'entrée, mais on a commis les mêmes fautes au niveau du placement des défenseurs. Qu'à cela ne tienne, l'important était de gagner. Notre recul en seconde période était dicté par le retour en force de l'adversaire. Je suis impressionné par le comportement des joueurs et leur application tactique surtout à 2 à 1». Force de caractère En effet, on a découvert chez les joueurs une force de caractère qui leur a fait défaut auparavant, et ce n'était pas une sinécure, en l'absence de leur public. Face au CAB, Kadri a aligné un onze aux arguments à faire valoir avec deux satisfactions. Primo, il s'agit de l'efficacité du tandem d'attaque (Ben Ouanès-Ogbona) qui se sont relayés en pointe et c'est là où El Gawafel a été supérieure à son adversaire du jour. Secundo, la ligne médiane est à créditer d'une mention avec un volume de travail remarquable, conférant à la construction du jeu une assise solide. El Gawafel évolua en (4-3-1-2) pour une «première», assurant ainsi une liaison infaillible entre les trois compartiments. Par moments, Baba a assuré deux rôles : soutenir le duo d'attaque et revenir au charbon à l'entrejeu. EGSG évolua la plupart du temps avec trois attaquants. Et c'est dans ce registre que les Gafsiens étaient supérieurs à leurs hôtes. En effet, les Nordistes ont mis du temps pour trouver leurs repères et la débauche d'énergie fournie face à l'ESS a pesé sur les jambes des joueurs. Jabbari et Ben Salem n'ont pas bénéficié du soutien des hommes de l'entrejeu où seul Dridi était égal à lui- même en essayant d'apporter une touche de balle pour bâtir. D'ailleurs, après sa sortie pour blessure, ses coéquipiers se sont rebiffés. Le jeu était axé sur Chehoudi dont l'entrée au début de la deuxième mi-temps a constitué le déclic. C'est l'avis de Larbi Zouaoui : «Cueillis à froid avec un retard de deux buts au compteur, les joueurs n'ont pu trouvé les ressources physiques et morales pour riposter. Avec la cadence accélérée des matches, les joueurs ne peuvent tenir le rythme. D'ailleurs, notre première riposte était à la 21e minute pour dire que je n'ai pas reconnu mon équipe en première mi-temps. L'entrée de Chehoudi à la reprise a permis de peser sur la défense gafsienne. L'adversaire était plus motivé que nous au vu de sa position délicate au classement et c'est ce qui a fait la différence. Mes joueurs ne peuvent garder le même rythme d'une journée à l'autre». Tout se passe dans la tête. En effet, entre deux équipes avec des préoccupations différentes, l'aspect mental a décidé du sort du match, même si le réveil des Cabistes en deuxième mi-temps a donné des frayeurs aux Gafsiens. En somme, El Gawafel a fourni son meilleur match avec une efficacité offensive percutante, à l'image de Ben Ouanès, Ismaïlou et Ogbona. Le mérite du staff technique est d'avoir trouvé les solutions de rechange en l'absence de Zakkar, Mnafeg et Msakni. De bon augure pour la suite qui s'annonce plus difficile. Le spectre de la relégation hante encore les esprits, mais ce qui a été démontré contre le CAB peut valoir une raison d'espérer.