• Une enveloppe de près de 270 millions de dinars pour financer la construction d'une unité de production d'engrais à Mdhilla • L'accord de crédit pour l'autoroute du Centre est prévu pour ce printemps « Pour cette année, nous espérons dépasser les 800 millions d'euros de financement pour la Tunisie. Mais cela dépend du rythme de la relance de l'économie tunisienne», a déclaré M. Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI, lors de la conférence de presse qui s'est tenue hier au siège de la Délégation de l'Union européenne en Tunisie. L'objectif de cette visite est d'apporter une réponse rapide, concertée et efficace aux priorités économiques et sociales du pays. «Je suis venu à Tunis pour écouter les Tunisiens et les accompagner dans leur processus de transition démocratique. Notre action est d'envergure et concrète, centrée sur la croissance économique et la création de l'emploi», a-t-il précisé. En effet, à l'issue de plusieurs rencontres avec le Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, de membres du gouvernement ainsi que de représentants de la société civile, la BEI a décidé de consacrer une enveloppe de 1,87 milliard d'euros, soit plus de 3,6 milliards de dinars, pour satisfaire les besoins prioritaires des Tunisiens en matière de développement économique et social. Ces fonds seront mobilisés pour finaliser une série de projets, déjà contractés, et d'en développer de nouveaux. La grosse part, qui s'élève à 1 milliard d'euros, soit près de 2 milliards de dinars, sera allouée à l'accélération de la mise en œuvre de projets publics, en particulier dans le secteur de l'assainissement, de l'énergie et des infrastructures routières. Pour les besoins spécifiques des entreprises tunisiennes, surtout dans ce passage critique, une enveloppe de 260 millions d'euros, soit 500 millions de dinars, sera consacrée à l'accompagnement de la création et au développement de PME à travers la mobilisation des lignes de crédit BEI auprès de 6 banques et 3 sociétés de leasing tunisiennes. En réponse à la demande du Groupe chimique de Tunisie (GCT), la BEI participera à raison de 140 millions d'euros, soit 270 millions de dinars, à la construction de la nouvelle usine de production d'engrais, à Mdhilla, élaborées selon les meilleures normes environnementales. La signature de l'accord du crédit est prévue pour ce printemps. A cette même période, un montant de 160 millions d'euros, près de 310 millions de dinars, sera attribué à la mise en œuvre d'un vaste programme de modernisation routière, réalisé par la direction des ponts et chaussées à travers le pays, notamment l'autoroute du Centre Tunis-Sidi Bouzid-Gafsa. Le principal partenaire financier de la Tunisie débloquera, également, 310 millions d'euros, soit plus de 600 millions de dinars, au profit de plusieurs projets significatifs dans les domaines suivants : PME implantées dans les zones défavorisées, énergie (secteur du gaz), équipements des collectivités locales et microcrédits. Ces projets auront un impact direct sur la croissance économique du pays et la création de l'emploi. Mieux encore, optimiste, le conférencier prévoit un taux de croissance supérieur à celui de 2010. Outre ces montants et ces projets, le vice-président a souligné qu'en marge d'une réunion tenue à Luxembourg, plusieurs agences de développement européennes ont répondu favorablement à son appel pour l'accompagnement de la transition démocratique de la Tunisie. C'est probablement l'occasion pour solliciter des financements avec des conditions privilégiées. En guise de réponse à la question de La Presse, qui a porté sur une éventuelle annulation des dettes antérieures de la Tunisie, comme récompense à la révolution, M. de Fontaine Vive s'est montré réticent à toute initiative de ce genre. Il a estimé que de telles mesures pourraient nuire à l'image de la Tunisie, celle de la bonne gouvernance et de la gestion rigoureuse des crédits. Une telle dégradation de l'image du pays ne sera pas sans effets sur le comportement des autres bailleurs de fonds.