Un nul suffit pour se qualifier à la CAN. Mais nous réclamons plus et mieux d'une équipe de Tunisie décevante jusque-là. Seul Faouzi Benzarti et son staff sont convaincus de la prestation de l'équipe de Tunisie contre le Niger samedi dernier. Face à un adversaire modeste et qui a débarqué avec ses problèmes et son groupe diminué, l'équipe de Tunisie, pourtant avec des joueurs de qualité, n'a pas convaincu. Elle s'est fait peur vers la fin avec une égalisation du Niger ratée de peu. Dans tout cela, Benzarti, qui a développé le 4-2-3-1 où Sliti et Srarfi «devaient» créer (mais qui ne l'ont pas fait, faute de plan de jeu clair), s'attache aux trois points empochés et à sa seconde victoire de suite. Il a admis que ses joueurs pouvaient faire mieux, mais pour lui, «chaque match a sa vérité». Le match retour dans ce groupe J aura lieu cet après-midi. Au-delà de la mission «séduction», il y a la qualification à la CAN du Camerouan qui est en jeu. Un seul point suffit pour le faire. Dans ce cas, le match de l'Egypte n'aura pas d'effet, si ce n'est le prestige et le leadership du groupe. Un point, oui, mais au vu des forces et des moyens des deux sélections, nous exigeons la victoire. Le public tunisien, resté sur sa faim samedi dernier, veut voir son équipe jouer mieux, se créer des occasions, gagner bien sûr et montrer une bonne assise d'ensemble. Retour de Ben Amor En trois jours, Benzarti, qui a paru énervé et impuissant durant la rencontre, n'a pas su gérer ce match. Heureusement qu'on a marqué un but sur un corner et que Ben Mustapha a arrêté une balle d'égalisation en première mi-temps. On a bien vu alors que malgré les changements opérés (si discutables comme la sortie de Srarfi), Benzarti n'a pu mettre fin au doute et à l'approximation qui se sont installés. Que pouvait-il faire en 3 jours pour offrir une meilleure qualité? En un laps de temps aussi réduit, un sélectionneur peut jouer sur deux variables : le côté mental (plus de motivation pour des joueurs sous pression et brouillons) et le côté tactique. Que peut-il changer? Probablement un ou deux éléments et améliorer l'animation offensive de son équipe. Il ne s'agit pas de mettre des joueurs de qualité ensemble, encore faut-il leur donner un plan de jeu intelligent et des rôles qui vont avec leur potentiel. Le mal de cette équipe de Tunisie samedi dernier était, à notre avis, le milieu de terrain. Chaâlali était hors du coup, Skhiri était transparent et s'est contenté de redonner la balle aux défenseurs et aux quelques joueurs qui faisaient des appels. Srarfi, Ben Youssef (le seul qui a créé le danger sur le couloir gauche) et Sliti n'étaient pas en mesure de peser lourd, faute d'animation et de jeu vertical et rapide. Cet après-midi, Benzarti récupère Ben Amor, un joueur important, pour donner du poids et de la qualité à l'entrejeu. Il devrait constituer avec Skhiri, le paire de la relance. Khaoui d'entrée à la place de Srarfi ? Ou Ben Youssef reconverti en attaquant de pointe à la place de Khénissi en perte de vitesse ? Les alternatives ne sont pas nombreuses avec un Sliti qui doit retrouver son efficacité. En défense, on ne devrait pas assister à des changements, mais le plus important, c'est que l'équipe de Tunisie enchante son public. Ce sera un Niger qui jouera sans pression et sans complexe, un Niger appuyé par son public face à une équipe de Tunisie en plein doute. Le plus important, c'est de se qualifier à la CAN en ramenant trois points et en affichant une forme rassurante. Tout cela est-il difficile à faire ?