«We love the country», un spectacle de Mohamed Hédi Agrebi avec la participation de Yacer Jradi et Raoudha Abdallah, a été présenté samedi dernier à la clôture du cycle «Musique arabe, nouvelle vague» organisé par le Pôle Musique et Opéra au Théâtre des Régions à la Cité de la culture à Tunis. Extraordinaire soirée que celle proposée samedi dernier par de jeunes artistes tunisiens, qui font partie de la nouvelle vague de la musique arabe et tunisienne. Un concert à marquer d'une pierre blanche a été présenté à la clôture du cycle «Musique arabe, nouvelle vague» organisé par le Pôle Musique et Opéra au Théâtre des Régions à la Cité de la culture à Tunis, en présence de M. Mohamed Zinelabidine, ministre des Affaires culturelles, et Mme Rabia Nejlaoui, conseillère auprès de monsieur le Président de la République. Au programme de cette soirée aux couleurs de la Tunisie, le spectacle dont le titre «We love the country» (Nouhebbou al bilad) est inspiré des textes du grand poète engagé Sghaïer Ouled Ahmed, décédé en 2016. Il s'agit d'un projet musical des jeunes artistes tunisiens Mohamed Hédi Agrebi, Yacer Jradi et Raoudha Abdallah. Le ton global de la soirée a été de la même teneur : de belles voix, une bonne maîtrise instrumentale, un tempo particulier et des textes forts et solides autour des thèmes sociopolitiques remis à l'ordre du jour : le politique et le citoyen, la jeunesse, la crise identitaire, la marginalité, etc. Et puis surtout une magnifique déclaration d'amour à la Tunisie. Le public, venu nombreux, a pu donc apprécier l'incontestable talent et la joyeuse présence de ses artistes authentiques et engagés. Le verbe acéré, les refrains–slogans et de la poésie en dialectal tunisien ou en arabe littéraire font, parfois, mouche et ne laissent pas indifférent. Les chanteurs, soutenus par une justesse d'arrangements dispensés par une panoplie d'instruments acoustiques ou électriques, ont enchaîné les morceaux qui puisent dans la richesse du patrimoine musical tunisien. Malgré la différence des styles de chacun, les trois artistes ont pu présenter un spectacle d'une grande facture. Soutenu par des musiciens irréprochables dirigés par le chef d'orchestre Hichem Laâmari, le jeune compositeur et interprète Mohamed Hédi Agrebi a ouvert le bal avec «Machi», un texte poignant écrit par le grand poète tunisien Sghaïer Ouled Ahmed sur une musique dense et colorée où l'on relève les influences du jazz. Suivie de «Barnoussi», une chanson qui puise dans le patrimoine musical tunisien avec un nouvel arrangement. Puis, maniant sa guitare aussi bien que ses paroles et ses notes, le chanteur Yacer Jradi, l'une des voix phares de la Révolution tunisienne, a choisi de dédier sa chanson «Nessmaa fih ighanni» à la mémoire du martyr Chokri Belaid. Suivie d'une magnifique chanson «Chbik ensitini» dont la tonalité engagée des paroles est surprenante. Une chanson palpitant d'émotions en hommage à toutes les régions de la Tunisie. Raoudha Abdallah, pour sa part, dotée d'une belle voix, douce et suave, a offert au public présent un ensemble de ses chansons qu'elle a écrites et composées en puisant dans un répertoire musical purement tunisien. Elle a ensuite interprété, en duo avec Yacer Jradi, la célèbre et incontournable chanson «Dima dima». Ensuite, c'était au tour de Mohamed Hédi Agrebi d'interpréter «Ana snaâni sanaâ», une chanson du malouf tunisien sur un nouvel arrangement de Nabil Ouerghi. Les trois artistes ont ensuite clôturé le concert dans un beau tableau d'ensemble avec l'interprétation du célèbre texte de Sghaïer Ouled Ahmed «Nouheb al biled». Une magnifique chanson... Qu'en dire sinon qu'ils ont révélé une maîtrise idéale en l'interprétant et en la représentant à sa juste valeur ? Poésie, nuances infiniment délicates, dynamisme, énergie et sensibilité remarquable. Le public était ravi !