L'ancien défenseur international de l'ESS et du CA est retourné au bercail. Après avoir occupé les fonctions de vice-président du Croissant Sportif de Chebba, il entraîne aujourd'hui le club de ses premières amours. «Le plus gros problème dans le football tunisien ne se rapporte ni aux joueurs, ni aux arbitres et encore moins aux dirigeants. Il a en revanche trait à la fameuse main courante. C'est une plaie profonde à laquelle aucun remède n'a servi. Régulièrement, vous voyez autour du stade des gens portant un dossard ou un badge de joueur alors qu'ils ne sont pas habilités à en bénéficier. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre d'exactions et d'agressions physiques commises avant la rencontre contre le club visiteur. Il ne s'agit pas uniquement d'agressions verbales. Les coups de poing pleuvent dès l'accès de l'équipe visiteuse au stade. La première chose à revoir par la Ligue et les instances s'appelle la main courante. Il y a beaucoup de laxisme dans notre rapport avec ce volet décisif dans le bon déroulement du match. Comme partout ailleurs, les textes de loi existent pourtant. Il suffit de veiller à leur application rigoureuse par la Ligue et le service d'ordre. Théoriquement, les choses paraissent d'une banalité confondante : celui qui n'est pas inscrit sur la feuille de match doit prendre place dans les tribunes. Oui, en théorie seulement, car à l'épreuve des faits, cela devient assez compliqué. Par exemple, nos stades ne sont pas équipés pour accueillir les présidents de clubs. On peut à la rigueur admettre le président de club sur le banc de touche, pas ses pairs et toute la coterie qui l'accompagnent. Par ailleurs, il faut se montrer ferme au moment de l'homologation des stades et éviter le populisme. Une enceinte ne répondant pas aux critères ne doit sous aucun prétexte obtenir le certificat d'homologation. En fait, j'exerce dans un club appartenant à la Ligue 2, le Croissant Sportif de Chebba. Je suis bien placé pour vous dire que les problèmes de la main courante sont plus graves encore en L2. Chaque dimanche, c'est la foire à empoigne. Certains proposent la solution des stadiers dans la main courante. Malheureusement, c'est une culture qui nous est étrangère. Nous ne parviendrons jamais à installer des stadiers dans nos enceintes sportives les jours de match car ils seront dépassés par les événements et impuissants face à autant de dépassements et d'indiscipline».