La reprise de la seconde période du match opposant l'ESS à EGSG dans le cadre de la demi-finale de la coupe a eu lieu avec une bonne quinzaine minutes de retard et l'annonce d'un carton rouge brandi par Slim Jdidi à l'endroit des deux remplaçants Mohamed Laabidi (EGSG)et Ghazi Abderrazak (ESS). Par ailleurs à la fin de la rencontre, un envahissement de terrain eut lieu avec des scènes pas vraiment très belles à garder en mémoire. Pourtant, toutes les parties prenantes se sont engagées fermement avant les débats à faire table rase sur les scabreuses péripéties ayant émaillé le match retour (1-1-) à Sousse. Nous avons abordé le président gafsien Faouzi Ktari pour en savoir plus que ce qui s'est passé à l'olympique de Sousse lors de cette demi- finale. Entretien :
Le Temps : Les raisons de ce retard de la reprise de la seconde mi-temps ?
Faouzi Ktari : Je n'ai pas l'habitude de raccompagner mes joueurs dans les vestiaires à la pause préférant les laisser discuter aspects technico-tactiques tous seuls avec leur staff. Mais je fus appelé en urgence par téléphone par le trésorier Abdelmagid Ben Rebeh pour rallier le groupe et lui venir en aide du fait du passage à tabac systématique de mes joueurs dans le tunnel mais également dans les vestiaires par une escouade de stadiers. A mon arrivée, des malabars travaillant généralement comme des videurs dans les hôtels portant le dossard de stadier étaient là en nombre et malmenaient toute la délégation. Mnafeg était le plus amoché et sans connaissance. D'ailleurs on a évoqué sérieusement son transfert sous escorte à l'hôpital mais ses coéquipiers s'y étaient farouchement opposés de peur qu'un malheur supplémentaire ne lui arrive !
Les responsables étoilés dans tout ça ?
Seul Hamed Kamoun s'est démené dans tous les sens comme un beau diable pour assurer notre sécurité. Mais il était comme qui dirait déconnecté de ce qui s'est tramé à l'avance dans son dos, à son insu. D'ailleurs Chokri Laamiri avait annoncé la couleur dès notre arrivée avec des regards chargés de haine et de ressentiment à mon endroit sans la moindre manifestation d'hospitalité.
Et qu'en est-il de Slim Jdidi ?
Spectateurs impuissants tenant à rentrer chez-eux sains et saufs comme préoccupation et objectifs majeurs. D'ailleurs on voulait faire entrer à la reprise Mohamed Laabidi pour nous aider, Ghazi Abderrazak le provoqua délibérément ce qui couta le carton rouge aux deux. Quand Slim Jdidi déclare aux miens sur terrain que s'il avait sifflé ce pénalty en leur faveur et que tout le monde avait vu, ni lui ni les visiteurs n'auraient pu quitter le terrain sains et saufs, c'est tout vous dire dans quel état d'esprit il était….
Pourquoi avoir accepté de jouer devant une assistance aussi nombreuse en dépit du huis clos ?
De quel huis clos parlez-vous ? Les portes étaient grandes ouvertes et Jdidi avait peur de s'y opposer de même que les responsables de la ligue sur place. Mes 24 supporters ont été tabassés avant le match et on a du leur faire changer de place après coup. Je suis un homme responsable et je n'ai pas tenu à envenimer davantage la situation en refusant de reprendre le jeu. Pareille mesure aurait embrasé tout le centre ouest croyez-moi. Mais j'ai demandé aux miens de terminer ces 45' restantes comme ils pouvaient, de lever le pied pourvu qu'on rentre indemnes chez-nous ! Du moment que tout a été soigneusement planifié et prémédité à l'avance pour nous « voler » et usurper la qualification à la finale.
Pourquoi Omrani a tenu à être changé en seconde période ?
Pour un gamin de 20 ans, il n'avait pas l'habitude d'être poursuivi sur la ligne de touche par une personne très connue appartenant à une famille de sportifs avec un père respecté de tous pour son passé à l'Etoile qui ne l'a pas laissé jouer lui rappelant à tous les coups que sous peu il reviendrait à Sousse en fin de prêt. Il a changé à droite pour l'éviter mais vainement, même de l'autre côté il l'a poursuivi en le déstabilisant complètement. Finalement et en désespoir de cause, il a demandé à être remplacé.
Des regrets d'avoir raté la finale ?
Non dans les conditions que nous avons endurées, je suis satisfait d'avoir ramené les garçons « entiers » au bercail. Je suis dégouté du football et de ce genre de manigances basses et viles et n'honorent nullement leurs commanditaires. Je me retire de ce monde pourri et si jamais je parvenais l'année prochaine à appartenir au BF, j'ouvrerais inlassablement pour purifier ce milieu en y instaurant des bases solides avec respect de l'éthique sportive. Mes remerciements les plus chaleureux à Hamed Kamoun pour son soutien, le seul à avoir tenté de nous protéger. Quant à ce jeune responsable qui a menacé Omrani, je suis sûr que son père ex- joueur international et très haut responsable de l'Etoile par la suite n'aurait jamais agi de la sorte et n'aurait jamais cautionné pareil comportement de son fils. Erreurs de jeunesse ? Propos recueillis par Mohamed Sahbi RAMMAH andalib [email protected]