«Chaque année, un ou deux taximen meurent sous les coups de délinquants», selon la Chambre syndicale des taxis. Un taxiste a été agressé par deux malfrats au niveau de l'Avenue Jean-Jaurès tard dans la nuit de mercredi causant «sur le coup sa mort par arrêt cardiaque». La Presse a contacté M. Ali Turkia, trésorier de la Chambre syndicale des taxis relevant de l'Union tunisienne pour l'industrie, le commerce et l'artisanat (Utica) afin de faire le point sur la situation sécuritaire des taxistes de la capitale. «Le dernier meurtre, l'an passé, à Bizerte d'un taximan brûlé vif, reste dans toutes les mémoires. Voilà qu'un autre vient s'ajouter à une liste noire qui n'en finit plus de s'allonger». Manque de sécurité nocturne Il faut, désormais, songer à assurer la sécurité des taxis par des mesures importantes, notamment durant les trajets nocturnes. A cette idée, M.Turkia préconise de suivre le modèle de certains pays étrangers : «On peut, éventuellement, mettre des caméras de surveillance, à l'intérieur du véhicule, pour le taximan et les passagers. Cela permettra de dissuader, ces derniers, à commettre des actes de vandalisme ou criminels contre le conducteur». Pour y remédier, on peut, également, prévoir des rondes policières plus régulières et soutenues, notamment la nuit. «Il faut savoir que si 17.000 taxis circulent, dans le Grand-Tunis en journée, seuls 500 travaillent le soir. Le nombre peu élevé de taxis le soir peut faciliter la tâche aux agents de la police qui peuvent renforcer le contrôle au niveau des taxis afin de vérifier notamment que les passagers sont en règle et ne sont pas des délinquants ou des individus dangereux. Il ne faut plus que le contrôle soit uniquement focalisé sur le taxiste», a ajouté le trésorier de la Chambre syndicale, en affirmant, par ailleurs, que le port obligatoire de la ceinture de sécurité, par le conducteur et le passager avant n'a malheureusement pas permis de résoudre le problème de sécurité sur nos routes. Le problème de l'insécurité sur l'espace public auquel sont confrontés les taxistes aujourd'hui remet en question la réglementation relative au payement d'une amende par le taxiste qui ne se soumet pas à l'obligation de faire monter le passager ou de le conduire à bon port. Or, certains chauffeurs de taxi refusent de faire monter à bord de leur voiture des individus louches ou en état d'ébriété ou des délinquants par peur d'être agressés. En attendant, le pauvre citoyen, sans moyen de locomotion personnel, habitué du taxi, et qui part au travail lundi prochain va rester à quai ou devoir se chercher un plan B. Le covoiturage, par exemple...