La décision de construire un canal de 6 km de long reliant le lac Séjoumi à l'oued Méliane a été prise en mai 2015. Les travaux de creusement ont commencé en 2016. Actuellement, l'ouvrage est en bonne voie de réalisation L'idée est de joindre la sebkhat à la mer pour permettre un aménagement capable de changer l'état de ce plan d'eau largement pollué par les rejets en provenance de différentes sources (domestiques ou industrielles). Il faut noter que ce site qui se trouve à l'ouest de la capitale longe de nombreux quartiers tels que Sidi Hassine, Séjoumi, Cité Helal et une partie d'El Mourouj et, également, la zone industrielle d'El Mghira. Le ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du Territoire aurait recensé 49 décharges de déchets sur ses rives. Ces décharges sont situées dans quatre zones importantes, à savoir les zones urbaines de Sidi Hassine, d'Ezouhour-Oued Gueriana, El Mourouj-El Mghira et Séjoumi. A l'instar du Lac nord A l'exception de quelques voix discordantes qui remettent en cause l'efficacité de ce projet, les autorités engagées dans la réalisation des travaux sont unanimes pour affirmer qu'il s'agit d'un programme viable et écologiquement efficace. L'enclavement actuel de la sebkhat contribue à sa pollution du fait de sa non-communication avec la mer. Cette éventualité a été adoptée comme plan de travail parce qu'elle est considérée comme une solution possible à sa dépollution relativement rapide. Mieux encore, ce programme serait d'un apport socio-économique non négligeable dans la mesure où il devrait créer une zone mieux aménagée capable d'offrir de nouveaux espaces à exploiter. L'émergence d'une nouvelle zone comparable à celle du Lac de Tunis Nord ne manquera pas d'impacter le développement de toutes les zones environnantes. C'est tout le paysage qui en tirerait bénéfice. On envisage, en effet, la création de zones d'habitat ainsi que d'espaces de loisirs et de détente pour les riverains. Le Lac nord, faut-il le préciser, est pionnier en la matière. En 1983, l'Etat tunisien décide d'assainir et de réaliser une opération de promotion foncière censée rembourser les frais engagés dans les travaux. Il aura fallu trois ans pour concrétiser le rêve. Entre 1993 et 1998, la première et la seconde tranches ont été commercialisées. On peut considérer, avec le recul, que l'opération éco-immobilière a été un franc succès. Apparemment, c'est ce qui devrait arriver à l'actuel projet. Tout en lui préservant son statut de zone humide classée, le projet vise à protéger l'équilibre naturel en assurant la présence de centaines de flamants roses qui fréquentent les 2.979 ha de plan d'eau. En outre, on envisage d'entreprendre de grands travaux de viabilisation à travers des actions de mise en valeur des berges. Celles-ci prévoient la réalisation de plusieurs projets immobiliers (qui, soit dit en passant, devraient privilégier les logements sociaux), des centres commerciaux et des espaces récréatifs. Il est, également, prévu dans ce contexte l'aménagement de zones industrielles non polluantes encourageant, ainsi, la création de nombreux postes d'emploi et l'amélioration du cadre de vie en général. Vocation écologique Aussi, la jonction de la sebkhat à la mer par le biais de l'oued Méliane permettra-t-elle de redessiner le paysage en plus beau et améliorer la qualité environnementale. Contrairement à ce que dit une minorité de « défenseurs » de la nature, l'impact écologique penche du côté positif. On n'engagerait pas de projets si importants si on n'était pas sûr de leur utilité. En effet, les études menées ont permis d'établir une connaissance approfondie du fonctionnement de la sebkha et de proposer un plan d'action permettant sa protection et sa mise en valeur. Selon les spécialistes chargés de mener à bon port ce projet, les composantes ciblées visent le rétablissement puis la gestion de la communication de la sebkha avec la mer par un canal qui la reliera à l'oued Méliane. Cet ouvrage permettra de protéger des inondations l'habitat érigé sur les berges de la sebkha et mieux gérer le plan d'eau pour assurer sa fréquentation la plus longue par les oiseaux, ce qui confortera ainsi sa vocation écologique et son classement Ramsar (du nom d'une ville iranienne, Convention relative aux zones humides d'importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau). Il assurera, de plus, la dépollution du site en supprimant les déversements illégaux de rejets industriels liquides et solides. Enfin, il sera à même d'offrir aux riverains, des zones vertes et récréatives par le boisement des berges et en particulier l'achèvement de l'aménagement du parc de la zone dite Henchir Lihoudia. Les autorités assurent, par ailleurs que la majorité des eaux usées qui sont déversées dans la Sebkhat subissent des traitements grâce à la station d'épuration d'El Atar. Cette dernière, dont le coût s'élève à près de 40 MDT, est capable de traiter une capacité quotidienne totale de 60 mille mètres cubes d'eaux usées.