Censure à la Tap, associations, Makhlouf… Les 5 infos de la journée    Tunisie – Un nouvel ambassadeur de l'UE à Tunis attendu au mois de septembre    Rencontre sino-tunisienne : vers une collaboration accrue au forum sino-africain    Tunisie – Le taux d'inflation devrait baisser en dessous de 7% durant le deuxième semestre de 2024    Nouvel an de l'hégire 1446 : Le Mufti de la République annonce le début du mois de Muharram    Tunisie – Karim Krifa : Abir Moussi remplit toutes les conditions requises pour être candidate aux présidentielles    Tunisie – Mandats de dépôt à l'encontre de Lotfi Mraihi et la SG de son parti    Tunisie – METEO : Nuit estivale avec des températures grimpant à 30°    Affaire Omar Laâbidi : énième report du verdict    60 ans avant... Le vendredi 31 juillet 1964: La Tunisie en vedette avec le succès théâtral de l'année «Othello»    Nominations et limogeages au sein du ministère de l'Intérieur    La loi relative à l'organisation des associations examinée dans un CMR    Bac 2024 : 35 bourses d'études à l'IPEST et l'étranger pour les lauréats de la session principale    Ben Ali aussi organisait des élections    EURO 2024 : Les grands matchs des quarts de finale commencent aujourd'hui    Elbirou Art Gallery présente l'exposition UV – FULLY BOOKED à Sousse du 05 au 20 juillet    Qui est Keir Starmer, le nouveau premier ministre britannique ?    Noplace un réseau social sans algorithme qui rappelle Skyrock, Myspace et X    AMEN BANK adhère officiellement au programme de l'Union Européenne « ADAPT » et devient un partenaire stratégique de l'Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS)    Refus de libération de l'avocat Mehdi Zagrouba    Concours 6ème 2024 : un taux de réussite de 39,67 % annoncé par la ministre de l'éducation    Bac 2024 : Augmentation inattendue des cas de fraude    Royaume-Uni : Les travaillistes de Keir Starmer ont largement remporté les élections législatives    Tunisie - BAD : rencontre entre Fethi Zouhair Nouri et Kevin Chika Urama    Concert du groupe égyptien Cairokee à Dougga : le directeur du festival présente ses excuses    Ons Jabeur face à l'Ukrainienne Elina Svitolina au tournoi de Wimbledon samedi    Le prix des logements a diminué dans la zone euro et a augmenté dans l'UE    En marge du contrat de sponsoring du CA: Le label club !    Le CA tient son organigramme: Une force opérationnelle    CAN 2025 – Tirage au sort des éliminatoires: A la portée...    Mon enfant saura-t-il réfléchir ?    Cairokee au Festival international de Dougga: Un concert mémorable    E LIVRE DE LA SEMAINE | «Le voleur et les chiens» de Naguib Mahfouz: l'injustice sociale à blâmer    Elections en Iran: Un second tour pour désigner le successeur d'Ebrahim Raïssi    USA – La petite-fille de Walt Disney suspend ses dons aux démocrates jusqu'au retrait de Biden !    Elections au Royaume-Uni : les travaillistes remportent la victoire, Rishi Sunak reconnaît sa défaite, Keir Starmer devient Premier ministre    Debache : 85% des entreprises allemandes jugent le cadre d'investissement favorable en Tunisie    Calendrier de l'élection présidentielle: Ce qu'il faut retenir    Académie d'été de Robotique et d'Intelligence Artificielle à La Manouba: Cinq jours pour fabriquer un robot !    Qui est Giuseppe Perrone : Nouveau Visage de l'Union Européenne en Tunisie ?    JTC 2024 : L'appel à candidatures pour participer à la 25e édition, ouvert jusqu'au 31 juillet    Wimbledon : le match d'Ons Jabeur du jeudi 4 juillet    Les sites archéologiques de Tunisie abritent la manifestation "Brises patrimoniales aux festivals d'été"    Poutine et Kim Jong Un faisant la fête : attention à ces mages générées par l'IA    Sayed Darwich encore plus émerveillant dans l'opérette que lui dédie Soufiane Ben Farhat (Album photos)    CAN 2025 : Les Aigles de Carthage connaissent aujourd'hui leurs adversaires en qualifications    Qui sont les 26 athlètes tunisiens qualifiés pour les Jeux Olympiques, Paris 2024    Législatives françaises : Karim Ben Cheïkh en tête des votes à Tunis    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Intégration du secteur informel dans le circuit structuré | Expansion de l'emploi informel : Un énorme manque à gagner subi par les caisses de sécurité sociale
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 01 - 2024

Si la quantification stricto sensu de l'emploi informel est un exercice difficile, il est indéniable que ce phénomène a pris de l'ampleur en Tunisie. La prolifération du travail informel, qui est devenue une caractéristique du sous-développement, est, selon les économistes, le symptôme de l'absence d'une croissance économique axée sur la productivité. Dans les économies émergentes et en voie de développement, le poids de l'informalité est particulièrement préoccupant, compte tenu du manque à gagner qu'elle engendre au niveau fiscal, mais aussi au niveau des systèmes de sécurité sociale.
Comparée aux autres pays de la région Mena, la Tunisie fait piètre figure avec un taux d'emploi informel atteignant, selon les estimations de la Banque mondiale, près de 44%, soit l'un des taux les plus élevés dans la région.
D'après une autre étude du Pnud, cette proportion n'est que de 26,8% de la population active occupée en 2020. Les estimations fluctuent, mais le constat est le même : en Tunisie, l'emploi informel est contracyclique, puisqu'il joue le rôle d'amortisseur de chocs lors des périodes de crises économiques. Ainsi, il a tendance à augmenter dans les périodes de ralentissement économique et à décroître lorsque la croissance s'accélère. La forte décrue qu'a connue le travail informel durant la période qui s'est étalée de la fin des années 90 jusqu'au milieu des années 2000, où son poids est passé de 47% à 35%, en est la parfaite illustration. Mais d'une manière générale, les économistes établissent une corrélation entre le degré d'importance de l'économie informelle et plusieurs facteurs tels que les systèmes de protection sociale, la complexité des dispositions juridiques, de la fiscalité ainsi que des processus d'enregistrement des entreprises, outre l'accès au crédit.
Une baisse significative mais insuffisante
Il faut dire que c'est dans le secteur agricole que l'informalité fait des ravages, avec des taux qui dépassent les 55% (en 2020). Cela est essentiellement attribuable à une réglementation et des systèmes assurantiels non adaptés à la particularité du travail agricole. Il est néanmoins à préciser que le taux de l'emploi informel dans ce secteur a fortement baissé, depuis 2005 puisqu'il était de 72%.
Les efforts consentis, alors, pour améliorer l'offre d'assurance sociale, étaient payants : d'après une étude du Cres (Centre des recherches et des études sociales), les travailleurs agricoles n'ont cessé de manifester un engouement croissant pour la cotisation sociale dans le cadre des régimes RIA et RTFR.
L'impact sur la Cnss
Plusieurs études se sont, par ailleurs, attardées sur la question du manque à gagner engendré par l'expansion de l'informel, particulièrement de l'emploi informel. Un manque à gagner qui se fait sentir, notamment au niveau des caisses de sécurité sociale. En effet, une étude réalisée par le Cres estime que la formalisation de 30% des emplois informels (le scénario le moins optimiste)permet à la Cnss d'augmenter de 13% ses recettes totales (de 2014).
D'autres estimations du Pnud tablent sur un gisement de cotisations sociales de près de 66,5 millions de dinars si l'Etat formalise 20% des salariés non agricoles. Ces chiffres reflètent, en effet, à quel point les caisses de sécurité sociale se ressentent de ce phénomène impactant, au moment où leurs déficits ne cessent de se creuser dans des proportions abyssales. La formalisation des emplois qui contournent le paiement des cotisations sociales s'avère d'une nécessité impérieuse, non seulement pour garantir un travail décent pour tous, mais aussi pour améliorer, un tant soit peu, les équilibres financiers des systèmes assurantiels en Tunisie.
Des réformes tous azimuts
Dans un rapport intitulé «informalité et croissance inclusive dans la région Mena», où les économistes de la Banque mondiale ont étudié les cas de l'Egypte, du Maroc et de la Tunisie, les auteurs ont souligné que pour combattre l'économie informelle et parvenir à une croissance plus forte et plus inclusive, les gouvernements de la région Mena devraient commencer par mettre en place un système de protection sociale qui permette à tous les citoyens d'accéder aux services de santé de base et aux personnes âgées de bénéficier au moins d'un revenu minimum.
Selon le document, les pays devraient supprimer les régimes fiscaux spéciaux injustes dont bénéficient certaines entreprises, tout en encourageant la création et la croissance d'entreprises hautement productives. "Les gouvernements doivent avoir une vision claire et élaborer un ensemble complet de mesures et de réformes qui, de manière progressive, s'attaquent à l'informalité et favorisent l'inclusion", a-t-on affirmé. Ainsi, ils ont identifié les éléments clés d'une feuille de route pour lutter contre l'informalité.
Il s'agit, entre autres, de mettre en place des réformes ciblées de la protection sociale qui permettent de transformer progressivement le système de protection sociale, notamment en étendant la couverture maladie à tous les citoyens, en changeant le système de retraite pour qu'il fournisse des prestations basées sur les cotisations versées uniquement par les employés et complétées par une pension universelle non contributive et un programme de transferts monétaires ciblant les personnes démunies. Ils recommandent également de procéder à une révision minutieuse du code des impôts de sorte à le rendre plus progressif afin d'atteindre les objectifs d'inclusion sociale, par exemple en taxant les activités non respectueuses de l'environnement, en supprimant les régimes fiscaux spéciaux et les exonérations de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et en améliorant le recouvrement des impôts. Ils estiment qu'il est également judicieux d'entamer des réformes du secteur privé, en assouplissant la réglementation relative à la stabilité de l'emploi, en simplifiant l'enregistrement des entreprises et en offrant de meilleurs avantages aux entreprises immatriculées afin d'améliorer les conditions du marché, de promouvoir l'emploi formel et d'accroître la productivité.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.